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amzruy  imazighen

1 avril 2009

Imazighen:hisoire,culture et religion

Les Berbères ou Imazighen sont un ensemble d'ethnies autochtones d'Afrique du Nord ayant ou non des points communs entre elles (langues, habillements, coutumes, musiques, organisations sociales, origines ethniques, etc.) selon l'espace géographique où elles vivent. Dans l'Antiquité, les Berbères étaient connus sous les noms de Libyens, Maures, Gétules,Garamantes et Numides. Les plus connus d'entre eux étaient l'auteur romain Apulée, l'empereur romain Septime Sévère, et saint Augustin10. Les Berbères sont toujours, aujourd'hui,présents dans des pays tels que le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et la Libye.

Sommaire

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Étymologie [modifier]

Étymologie du mot berbère [modifier]

Le nom de « Berbère » apparaissant pour la première fois explicitement après la fin de l'Empire romain, la pertinence de son usage pour la période précédente n'est pas admise par tous les historiens de l'antiquité11.

L'usage du terme s'est répandu à la période suivant l'arrivée des Vandales lors des grandes invasions. Qualifiés de « Barbares » par les Romains, en Afrique romaine, et en provenance de la péninsule Ibérique où leurs campements furent soumis aux attaques répétées des Romains. Sur les hauteurs à l'Est de la Numidie fut assemblée la coalition numido-vandale, qui prendra Carthage et supprimera l'influence de Rome sur toute l'Afrique. Le récit du consul romain en Afrique fit référence pour la 1re fois du terme de « Barbare » pour décrire lesNumides. Les historiens Arabes, quelque temps après, vont les nommer Berbères12.

Étymologie de mot Imazighen [modifier]

Le mot désigne l'ancêtre Amzigh, d'après Ibn Hazm et Ibn Khaldoun. Amazigh est le patriarche du peuple berbère dans la généalogie, qui a été établie par ces deux éminents historiens.

L'équivalent en berbère est Imazighen (Imaziγen), pluriel de amazigh, signifiant « homme libre ». Le terme amazigh/imazighen a été perdu chez certaines ethnies berbères mais est resté présent chez des berbères du Maroc et chez les touareg13. L'utilisation de ce terme a été ravivée à partir des années 1940 avec l'émergence du mouvement berbériste Kabyle14. Ces termes, et leurs néologismes, se sont généralisés et ont été adoptés par les Berbères.

Origines [modifier]

Le Medracen, à Batna en Algérie, l'un des plus ancien monument en Algérie, il est l'ancêtre de tous les Berbères, 300 av. J.-C.

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Tatouages berbères

La question de l’origine des Berbères s’est posée tout le long de l’histoire de l’Afrique du Nord.

Même si aujourd'hui la plupart des auteurs pensent que les Berbères sont soit les descendants d’une population autochtone apparue in situ en Afrique du Nord, de culture paléolithique Ibéro-maurusienne (-16 000 ans), puis mésolithique caspienne, soit les descendants de populations orientales ayant migrées dans cette région durant la transition néolithique (-9 500, -7 000 ans)15, cette origine a suscité d’énormes débats et d’innombrables théories au cours des siècles.

Les récits de l'Antiquité et du Moyen Âge s'appuyaient sur des récits bibliques, coraniques, ou sur leshadiths ainsi que sur des références historiques comme Ibn Khaldoun ou helléniques comme Salluste. Ils donnaient à ce peuple une origine perse et sémite. Aux xixe et xxe siècles siècles, plusieurs auteurs lui attribuèrent une origine européenne et nordique. Ils sont souvent décrits comme étant les descendants des peuples de la mer, d'origine indo-européenne (d'où la présence en forte proportion- environ 20 %- chez les Berbères, d'individus aux cheveux et yeux clairs tels les Vandales d'origine scandinave), qui affluèrent massivement en guerroyant vers l'Égypte, par vagues successives durant l'Antiquité. Quelques-uns cohabitaient avec la populations égyptienne, en particulier celle de basse Égypte et du delta du Nil mais ont dans la plupart des cas été rejetés vers l'ouest (aujourd'hui la Libye, le Maghreb). Les tamhu par exemple engendreront les Libyens. Ces peuplades formeront les proto-berbères. Plus tard des métissages surtout avec les sémites arabes et des populations noires donneront naissance a divers sous-groupes berbères: Maure, Touareg etc.

Les auteurs modernes, Européens, ont longtemps été très partagés sur les origines des Berbères. Ils se sont montrés, tout en affectant d’appuyer leurs hypothèses d’arguments scientifiques, autant, sinon plus, imaginatifs que leurs prédécesseurs antiques ou médiévaux. - - Au cours du xixe siècle et encore au début du nôtre, les explications et propositions diverses peuvent s’ordonner suivant deux types de recherches, les unes sont d’ordre philologique et présentées surtout par les érudits Allemands, les secondes sont archéologiques ouanthropologiques et sont l’œuvre de Français.

La question que les berbères descendent directement des Cananéens ou Indiens reste posée. D'abord, Philologues et orientalistess’appuyent les uns sur les récits grecs et latins, les autres sur des textes arabes et ont cherché à étayer l’origine orientale par des arguments nouveaux. Movers accorde toute créance aux récits de Salluste et de Procope. Il estime que les Cananéens fugitifs seraient passés en Afrique sur les vaisseaux des Phéniciens et, se mêlant aux Libyens primitifs qu’ils auraient initiés à l’agriculture, seraient devenus les Libyphéniciens que mentionnent plusieurs textes antiques. Nous avons vu, qu’à l’époque actuelle, certains auteurs, comme A. di Vitta, pensent effectivement que la tradition cananéenne conserve le souvenir estompé d’une expansion antérieure à la fondation deCarthage. Ensuite, le développement de l’égyptologie favorisa également la tradition orientale car plusieurs savants ont cru que les Hyksos, originaires d’Asie mineure et de Syrie, chassés d’Égypte, se réfugièrent en partie en Afrique et se seraient mêlés aux Libyens. - - Kaltbrunner et Ritter apportent, eux, les "preuves" à l’appui de l’origine indienne des Maures proposée par Strabon ; ainsi selon eux le nom de Berbère est analogue à celui des Warlevera, très anciens occupants du Dekkan. Le port de Berbera, en Somalie, les Barabra (singulier Berberi) qui habitent entre la première et la quatrième cataracte sur le Nil, et le toponyme Berber au Soudan leur semblent autant de jalons linguistiques entre le sous-continent Indien et le Maghreb. À l'epoque des civilisations une partie des indiens de l'indus étaient desnomades, qui ont voyagé:- -

-au sud de l'espagne et maghreb (les gitans flamenco, berberes, etc).

-en Europe centrale les Roms et en Europe de l'est les Celtes. Ces peuples étaient très clairs de peau et d'autres foncés. les très clairs étant les Aryens (Indo-Européens). - -

Récits de l'Antiquité et du Moyen Âge [modifier]

Selon Salluste [modifier]

Un Libyen peint sur la tombe de Séthi Ier

Salluste consacra les chapitres XVII et XIX de son ouvrage La Guerre de Jugurtha à une digression sur le pays de l'Afrique du Nord et ses habitants, d'après les traditions numides et les livres puniques du roi Hiempsal II. Après une description du pays — limites, climat, faune et flore —, l'historien présente les Gétules et les Libyenscomme les premiers habitants de l'Afrique, « rudes, grossiers, nourris de la chair des fauves, mangeant de l'herbe comme des bêtes. » Le demi-dieu Hercule mourut en Espagne selon la « croyance africaine », et son armée composée de divers peuples se démantela. Les Mèdes, les Perses, les Arméniens de son armée passèrent par bateau en Afrique et s'établirent sur la côte.

Les Perses s'établirent à l'Ouest, « plus près de l'Océan », habitant dans les coques renversées de leurs bateaux, faute de matériel de construction. Ils s'allièrent par mariage avec les Gétules. Conduits à se déplacer sans cesse, ils se donnèrent le nom de « Nomades » (Numides). Salluste tient pour preuve de ce récit les habitations des paysans numides, rappelant celles des coques renversées de l'armée d'Hercule.

Un Maure, par Jean-Léon Gérôme

Les Mèdes et les Arméniens s'unirent aux Libyens. Ils « bâtirent des places fortes » et « pratiquaient des échanges commerciaux avec l'Espagne ». Altérant le nom des Mèdes, les Libyens indigènes se seraient mis à les appeler Maures. Par la suite, les Perses et les Gétules grandirent en puissance et s'installèrent à l'Ouest de Carthage sous le nom de Numides. Enfin, ils annexèrent la Libye. La presque totalité du Nord de l'Afrique fut annexée par les Numides, « les vaincus se fondirent avec les vainqueurs, qui leur donnèrent leur nom de Numides ».

Selon Hérodote [modifier]

Hérodote (484-425 av. J.-C.) dit que les Maxyes — les Berbères — prétendent descendre des Troyens.

Selon Ibn Khaldoun [modifier]

Ibn Khaldoun, photo de la statue d'Ibn Khaldoun àTunis, il a consacré sa vie à l'étude de l'histoire des Berbères

Ibn Khaldoun (1332-1406) fait remonter l'origine des Berbères à Mazigh fils de Canaan. D'après lui, ils descendent de Canaan, fils de Cham. Ibn Khaldoun fait une étude comparative des différents généalogistes arabes et berbères existant bien avant lui et tire sa propre analyse sur l'origine des Berbères. Dans son livre sur l'Histoire des Berbères, Ibn Khaldoun cite presque tous les travaux déjà faits sur la généalogie ancienne. 12. Ibn Khaldoun désigne deux grandes familles: Madghis (Medghassen) et Barnis.12

Selon Ibn Hazm [modifier]

Ibn Hazm fait remonter les berbères à un groupe ayant vécu au Yémen [réf. nécessaire].

XIX-XXe siècle [modifier]

Le Mausolée Royal de Maurétanie, surnommé Tombeau de la Chrétienne, face Est à Tipaza en Algérie

Le premier auteur a avoir évoqué l'origine nordique des Berbères fut Thomas Shawdans son ouvrage Travels or Observations Relating to Several Parts of Barbary and the Levant publié en 1738. Selon lui, les berbères blonds descendaient des Vandales de Genséric, retirés dans les montagnes après qu'ils eurent été défaits par Bélisaire. Un siècle plus tard un autre texte fondateur de l'origine nordique des Berbères fut l'article de Laurent-Charles Féraud intituléMonuments dits celtiques dans la province de Constantine publié en 1863 ou il suggérait que les Berbères blonds descendaient des gaulois mercenaires de Rome, à cause de la présence des dolmens en Algérie. Par la suite, le docteur Lucien Bertholon, qui consacra sa vie à l'anthropologie berbère, même s'il n'en continuait pas moins à affirmer l'origine Nordique des Berbères, en fit les descendants des peuples égéens16.

Contrairement à ces auteurs, l'anthropologue italien Giuseppe Sergi ne pensait pas que les Berbères provenaient du Nord, mais au contraire, que les Nordiques provenaient du Sud. Pour Sergi, il existait une race méditerranéenne, originaire d'Afrique, dont était issue la race nordique; cette race méditerranéenne étant elle même issue des Chamites, qui occupaient le nord de l'Afrique17.

Les théories de l'origine nordique de Berbères furent reprises, dans la première moitié du xxe siècle, par certains auteurs allemands. AinsiHans Günther18, raciologue du Troisième Reich, ou encore Alfred Rosenberg, théoricien du nazisme considéraient les Berbères comme descendants des peuples Aryens atlanto-nordiques19.

Pour Henri Vallois en 1944 il était également certain que les « Berbères blonds » appartenaient à la race nordique20.

Pour certains savants, comme Armand de Quatrefages et Ernest Hamy dans un ouvrage de 1882, les Kabyles d’Algérie seraient les descendants à peine modifiés de l’homme de Cro-Magnon21.

Recherches modernes [modifier]

Actuellement, plusieurs études — génétiques, anthropologiques et linguistiques — sont menées : des datations au carbone 14 sur d'anciens fossiles, des tests génétiques sur les populations modernes, mais aussi sur des ossements, et enfin des études comparatives entre la langue berbère avec les autres langues sont les moyens utilisés. Ces études génétiques ainsi que les écrits d'historiens telGabriel Camps et Charles-André Julien tendent à prouver que les Nord-Africains actuels (arabophones ou berbérophones) descendent des Berbères.

Selon les théories génétiques [modifier]

Les migrations humaines suivant l'ADNmt

Les Berbères sont géographiquement et génétiquement intermédiaires entre les populations européennes (composante majeure) et les populations sub-sahariennes (environ 20 % de contribution)22.

Le chromosome Y est transmis de père en fils, l'étude des polymorphismes présents permet en théorie de suivre la lignée mâle — directe — d'une famille, d'une ethnie ou d'uneespèce.

La majorité des Nords-Africains berbérophones et arabophones ont le chromosome Y E3b2 (m81) (60 % à 80 %) 23 et J* (respectivement 42 % et 20 %) d'origine majoritairement néolithique24. L'haplogroupe E3b2 est spécifique aux Berbères et voit sa fréquence décroître d'Ouest en Est. Cet haplogroupe est absent de la plupart des pays d'Europe sauf en Europe du Sud (Portugal, Espagne, Italie, France) ou sa fréquence dépasse les 10 % dans certaines régions d'Espagne et du Portugal. Ces chiffres pouvant s'expliquer par la longue présence musulmane dans la péninsule ibérique et dans une moindre mesure en Italie et dans le sud de la France25. En France sa fréquence est de 3,5 % de la population26. Son origine est l'haplogroupe E3b d'Afrique orientale qui date de 10 000 ans27.

L'étude la plus récente et la plus complète sur le chromosome-Y au Portugal conclut que « les données concernant l'ADN mitochondrial et le chromosome-Y indique que la présence des Berbères dans ce pays est antérieure à l'invasion maure de 711 […] Nos données indiquent que les Berbères, contrairement aux immigrants sub-sahariens, ont constitué une communauté de longue durée et continue dans le pays. »28

L'haplotype V, caractéristique des populations berbères, se retrouve très fortement en Espagne (>40 % en Al-Andalus), au Portugal(36 %) en Catalogne (12 %), au Pays basque (11 %), en Italie et dans le sud de la France (11 %)29. D'après la NCBI, ceci étant la conséquence30 des huit siècles de domination musulmane en Espagne et au Portugal entre les viiie et xve siècles.

L'ADN mitochondrial étant essentiellement transmis de mère à fille, son étude génétique permet de suivre la lignée maternelle — directe — d'une famille, d'une ethnie ou d'une espèce. La majorité des Berbères ont un ADN mitochondrial d'origine ouest-eurasienne31. La lignée maternelle directe des Berbères la plus ancienne date du paléolithique (30 000 ans avant notre ère) représentée par l'haplogroupe U6 (d'origine ouest-eurasienne)32. Cet haplogroupe est spécifique aux Berbères et sa fréquence s'accroît quand on va à l'Ouest.

L'ADN autosomal permet de déterminer l'affinité génétique de certaines populations humaines par rapport à d'autres. À l'exception desTouaregs, la majorité des Berbères sont génétiquement plus proches des Européens et des Moyen-Orientaux que des autres populations humaines — les Touaregs se situant dans une position intermédiaire entre les sub-sahariens et le reste des Berbères33,34. Selon C.Coudray « la proximité génétique entre le nord de l’Afrique et les groupes sud-ouest européens conduisent à l’hypothèse d’une origine commune entre ces populations ». Deux hypothèses sont actuellement discutées (Barbujani et al, 1994 ; Myles et al., 2005). Cette origine commune pourrait soit dater du Paléolithique Supérieur avec l’expansion d’Hommes anatomiquement modernes depuis le Proche-Orient et s’étendant le long des deux rives de la Méditerranée (Straus, 1989 ; Ferembach, 1985) soit de la diffusion Néolithique depuis le Proche-Orient, il y a 10 000 ans av. J.-C. (Ammerman et Cavalli-Sforza, 1984).

Anthropologie [modifier]

Mechta el Arbi a été trouvé près deConstantine

Au Paléolithique, vivait l'homme de Taforalt et celui d'Afalou : ils étaient de type « cromagnoïde »35. Des tests génétiques sur les squelettes de Taforalt ont confirmé l'origine ouest-eurasienne de ce type anthropologique36.

Au Néolithique, selon M.C. Chamla, l'Afalou fut remplacé par le Capsien de type « méditerranoïde » venant de l'est de la Tunisie. La culture capsienne est souvent décrite comme proto-berbère37.

D'un point de vue anthropologique38, la population nord-africaine présente des affinités avec les populations de l'Ouest méditerranéen (Italiens du Sud de la péninsule, Espagnols, Corses, Sardes, Provençaux etLanguedociens) et se compose de trois types fondamentaux.

  • Le type méditerranéen représente environ 80 % de la population et se subdivise en :
    • type ibéro-insulaire (stature petite à moyenne, dolichocéphale) ;
    • type atlanto-méditerranéen (stature moyenne à élevée, mésocéphale) ;
    • type sud-oriental (stature petite à moyenne, dolichocéphale) ;
    • type saharien (stature élevée, dolichocéphale, face longue à très longue).
  • Le type alpin (différent du type alpin européen) (environ 10 %).
  • Le type arménoïde (moins de 10%).

Écritures tifinagh anciennes, site des gravures rupestres d'Intédeni près d'Essouk au Mali.

Linguistique [modifier]

Icône de détailArticle détaillé : Berbère.

La langue berbère appartient à la famille des langues afro-asiatiques (langues couchitiques, copte,langues sémitiques, langues tchadiques…).

La majorité des linguistes sont arrivés à la conclusion que l’afro-asiatique vient d’Afrique orientale39,40. Le proto-Afrasien (afro-asiatique) remonte à 10 000 ans selon certains et 17 000 selon d’autres41.

Berbères au pluriel [modifier]

Carte de l'EmpireAlmoravides au début de leur pénétration

Plusieurs nations sont venu partager le mode de vie des Berbères. Selon Salluste, les Maures faisaient partie de l'armée d'Hercule venus d'Espagne42 composé des Perses, d'Arméniens, et de Mèdes.43 Ils se sont mêlés aux populations autochtones Gétules du Maghreb actuel. Ils se sont installés dans les montagnes duMaroc et aux Aurès en Algérie et en Libye. Il s'ensuit plusieurs ethnies qui se sont fondues dans les tribus berbères comme les Phéniciens, les Vandales, les Juifs, les Byzantins, les Romains, les Arabes, les peuples d'Afrique, les Européens, les Turcs, etc. 44 45

Répartition géographique [modifier]

Tlemcen fut la capitaleAbdalwadides(connue par Zianides), elle abrite plusieurs berbères

Les Berbères sont répartis sur près de cinq millions de kilomètres carrés — depuis le Maroc jusqu'à l'ouest de l'Égypte (Siwa) — en différents groupes, ayant une culture et une langue commune (leberbère ou tamazight), déclinée en plusieurs dialectes locaux. Cette partie de l'Afrique du Nord a longtemps été désignée en français par le terme de Berbérie ou Barbarie. Dans les régions subsahariennes, il y a plusieurs berbères comme le Mali, le Niger, etc. Le Sénégal est composé des Sanhadja tribu berbères12. Les données ne sont pas exactes, mais approximatives, selon Frédéric Deroche et Julian Burger1 :

  • Au Maroc, 19 millions de Berbères1.
  • En Algérie, 12 millions de Berbères1. D'autres sources indiquent qu'il y a 8 millions deKabyles46. Les berbérophone Chaouis sont environ 2 870 000 en 2005 47.
  • Parmi les Touaregs subsahariens, il y a près de 3 millions de Berbères 48.

Selon Francis Manzano et Fernande Krier9 réf. à confirmer : :

  • En Tunisie, environ 60 000 Berbères9.
  • En Mauritanie, entre 100 000 et 500 000 Berbères9.
  • En Égypte, il y a entre 10 000 et 50 000 Berbères9.
  • En Libye, la population est Berbère, mais elle a été arabisée. 4% de la population y maîtrise le berbère8.

Il existe aussi un très grand nombre de Berbères arabisés au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Libye, ils sont issus d'anciennes tribus berbères qui ont adopté l'arabe au ixe siècle.

Histoire [modifier]

Ibn Battuta, il a été un grand voyageur et écrivain à l'époque desMérinides

Portrait du roi Massinissa.

Les groupes liés de près et de loin avec les Berbères dans l'histoire sont:

Préhistoire [modifier]

Icône de détailArticles détaillés : Algérie, Libye, Maroc, Tunisie et Homo sapiens.

Localisation du noyau à l’origine de la culture capsienne

La préhistoire se définissant comme les époques précédant l'invention ou l'usage de l'écriture, de la production de documents écrits transmettant la mémoire aux générations à venir, la préhistoire des peuples berbères à l'ouest de la vallée du Nil se recoupe avec une grande partie de l'histoire de l'Égypte ancienne. Dans les textes égyptiens, ces peuples apparaissent sous les noms de Libou, Tehenou, Temehou, Machaouach55. Un chef libou (libyen) monta sur le trône d'Égypte en tant que Sheshonq Ier, fondant la XXIIe dynastie égyptienne. De ce côté, il est donc possible de dire que les berbères entrent dans l'histoire.

Antiquité [modifier]

Icône de détailArticles détaillés : Phéniciens, Afrique (province romaine), Empire byzantin et Vandales.

Extension du territoire carthaginois avant la Première Guerre punique vers264 av. J.-C.

Ruines des thermes d'Antonin, Carthage enTunisie

Les Berbères, formés de plusieurs confédérations dont les Gétules,les Garamantes, les Lybiens, etc., dispersés dans le vaste territoire du Magherb actuel depuis les temps anciens, vont connaitre des relations culturelles avec les Phéniciens ( ce qui donnera la civilisation carthaginoise), l'Afrique noire, l'Égypte ancienne, la Grèce antique, etc. Le monument Madracen date de 300 av.J-C56 appartiendrait donc à la grande archéologie méditerranéenne de l'époque hellénistique manifestant un goût archaïsant, mais aussi une très bonne connaissance du vocabulaire architectural le plus récent comme en témoigne la présence d'une gorge égyptienne57.Mais le monument pose un gigantesque problème qui demeure non résolu58.

Durant les Phéniciens, plusieurs villes portuaires sont construites dont Carthage.

Le roi berbère Massinissa, fondateur du royaume de Numidie(vers 201 av. J.-C.)

La Première Guerre punique se déclenche par la suite. Massinissa forme le premier État dont le nom est laNumidie. Plusieurs Guerres puniques se déclenchent en Afrique du Nord pendant l'Antiquité. Durant l'ère pré-romaine, plusieurs États indépendants se succédèrent (Massaesyles, Massyles, Maures(berbères nomades), etc.). Plusieurs provinces connues sous les noms: la province romaine d’Afrique correspondait au territoire naturel de Carthage et la côte ouest de la Libye (l’Africa Vetus et de l’Africa Nova, sera divisée par Dioclétien en trois : la Tripolitaine, la Byzacène et l'Afrique Proconsulaire résiduelle, aussi appelée Zeugitane.), la Numidie, la Maurétanie désigne le territoire des Maures dans l'Antiquité. Il s'étendait sur le Nord-ouest et central de l'actuelle Algérie, et une partie du Nord marocain actuel.

Le roi Massinissa59 unifie la Numidie60,61,62. Il fond la capitale Cirta. Au cours de la Deuxième guerre punique, les Massaesyles, commandés par Syphax, sont alliés à Carthage, tandis que les Massyles, commandés par Massinissa, s'allient à Rome, après avoir été spoliés par Syphax. À la fin de la guerre, les Romains attribuent tout le territoire numide à Massinissa. Son nouveau territoire entoure désormais celui de Carthage, sauf du côté de la mer.

En -148, à la mort de Massinissa, Scipion Émilien partage la Numidie entre les trois fils du roi. De même, Rome oblige Micipsa, dernier fils de Massinissa, à partager sa part entre ses deux fils et le fils naturel de son frère, Jugurtha. Ce dernier, voulant restaurer l'unité du royaume, fait assassiner ses cousins, et, en -113, se rebelle contre Rome à qui il va infliger de sévères défaites au cours d'une guerre longue et difficile qui durera de -111 à -105. Incapables de remporter une victoire militaire, les Romains usent de traîtrise pour le capturer. En -105, à la faveur d'un guet-apens, Jugurtha est livré par Bocchus, son beau-père et jusque-là son allié, à Sylla qui avait soudoyé l'entourage de ce dernier. La Numidie est partagée : sa partie occidentale est attribuée à Bocchus, roi de Maurétanie, le reste est laissé sous l'autorité d'un roi vassal de Rome.

Par la suite, les Romains pénètrent dans le Maghreb actuel vers le début de notre ère. Sous Rome, le territoire fut divisé en provinces Par la suite les Vandales et les Byzantins envahissent une partie du Maghreb actuel.

La Numidie [modifier]

Icône de détailArticle détaillé : Numidie.

Carte représentant la Numidie Occidentale (en vert) et laNumidie Orientale (en jaune) gouvernées respectivement parSyphax et Gaïa en -220 avant notre ère

Maurétanie Tingitane (à l'ouest), Maurétanie Césarienne (au centre-ouest), Numidie (au centre-est), et Africa (à l'est) au premier siècle de notre ère

L’histoire de la Numidiecommence avec l’émergence des tribusmassyles etmassaessyles(Gétules, Garamante,Maures, Libyens etMusulames). La première est à l’origine de la Numidie orientale et la seconde de l’occidentale. Ces deux tribus durent s'affronter durant la seconde guerre punique, suite à laquelle Massinissa, chef des Massyles, contribua de façon décisive à la victoire de l'Empire romain sur Carthage, Massinissa parvint dès lors à unifier la Numidie qui s'étendit alors du fleuve Moulouya à l'Ouest jusqu'à la Cyrénaïque à l'Est . Il réussit sous sa conduite à préserver l'indépendance de son royaume en jouant habilement de la rivalité régionale qui prévalait à l'époque, tout en lui garantissant une prospérité économique certaine, grâce au remarquable développement de l'agriculture et de l'élevage. Sur le plan de l'organisation politique, Massinissa plaça à la tête de chaque province un gouverneur et à la tête de chaque tribu un « Amokrane » (le chef). Son conseil, formé de dix personnes, le seconda efficacement dans sa politique et son administration générale. Au nombre de ces dix conseillers il avait trois de ses fils : Micipsa qui le suppléait en plusieurs affaires, Gulussa, chargé de la conduite des armées et Mastanabal chargé du trésor royal. Il mit en circulation une monnaie frappée à son effigie, « avec des traits réguliers, un œil largement ouvert sous un sourcil assez épais, des cheveux abondants et bouclés, une barbe allongée et bien taillée ». Le règne de Massinissa prit fin lorsqu'il mourut en 148 av. J.-C..

Mausolée royal de Maurétanie,construit probablement entreBocchus 1er à Juba II ,100 av. J.-C. et 25 av. J.-C.

Site de Sauma, tombeau deMassinissa, 148 av. J.-C.

Ainsi après la mort du grand roi fondateur, une crise de succession, vue d'un bon œil par Rome se produisit et qui plaça la Numidie dans des troubles politiques. Micipsa, fils de Massinissa succédera au trône de son père. Durant son règne, il fit envoyer le très populaire Jugurtha, petit-fils de Massinissa, comme représentant en Ibérie pour l'éloigner du pouvoir. Micipsa nomme Gulussa vice-roi et ministre de la Guerre et Mastanabal vice-roi et ministre de la justice. Après le bref règne de Micipsa, ses deux fils Adherbal et Hiempsal finissent par détruire tout le travail d'unification de Massinissa en divisant la Numidie de nouveau en Numidie orientale et occidentale. La crise politique encore larvée à ce stade entre Rome et la Numidie, finit par se déclarer officiellement lorsque Jugurtha, le très populaire petit-fils de Massinissa revient en Numidie et se saisit du pouvoir par la force en 118 av. J.-C., en s'attaquant aux petits-fils de Massinissa (tuant Hiempsal et expulsant Adherbal qui s'enfuit à Rome) pour réunifier la Numidie et la remettre sur le chemin de la stabilité et du développement.

L'effigie de Jugurtha

Syphax reçoit Scipion l'Africain. Fresque d'Alessandro Allori

Rome qui ne voit pas d'un bon œil cette réunification, se met alors à chercher des problèmes politiques à Jugurtha, en lui demandant de s'expliquer sur sa prise de pouvoir violente et l'expulsion d'Adherbal qui se réfugia chez eux. Jugurtha aurait répliqué dans son entourage qu'il est une chose qu'il avait apprise des Romains lors de son séjour en Ibérie : « Roma est urbs venalia » (trad. « Rome est une ville à acheter »), faisant ainsi référence à l'étendue de la corruption chez les officiels romains. C'est ainsi que Jugurtha se résout à acheter un répit en offrant de l'argent à des membres de la classe politique romaine pour les corrompre. Rome accepte alors de le laisser régner, mais seulement à condition que la Numidie reste divisée. Elle lui offre la reconnaissance diplomatique sur la Numidie occidentale, à condition de remettre Adherbal sur le trône en Numidie orientale. Jugurtha accepta dans un premier temps l'offre de Rome. Cependant, son intention de restaurer la Numidie unifiée demeure forte, ce qui le conduisit incessamment à envahir en 112 av. J.-C. la Numidie orientale, réunifiant ainsi de nouveau la Numidie. Au passage il fit exécuter plusieurs hommes d'affaires romains opérant en Numidie orientale. Le gouvernement romain, furieux d'un tel développement, est sur le point de lui déclarer la guerre, lorsque Jugurtha réussit une nouvelle fois avec grande habileté à corrompre les responsables en place à Rome. Cela a pour conséquence d'atténuer l'animosité qui s'était emparée de la classe politique romaine à son encontre, et même de lui procurer un traité de paix avantageux. Toutefois, ce traité sera aussitôt remis en cause, après les profonds changements que connut la classe dirigeante romaine ; excédé, Jugurtha fit exécuter Adherbal en réponse à cet acte. La classe politique romaine se déchaîne alors et finit par demander l'invasion de la Numidie. Rome envoie alors le consul Metellus en Numidie à la tête de plusieurs légions pour punir Jugurtha et le déposer. Jugurtha parvint avec intelligence à résister durant des années, en combinant des manœuvres militaires face aux Romains et politiques avec son voisin de l'ouest, le roi BocchusIer de Maurétanie. L'adjoint du consul Metellus, Gaius Marius, entrevoyant une opportunité, retourne à Rome pour se plaindre de l'inefficacité suspecte de son chef et demande à être élu consul à sa place, ce qu'il obtint. C'est alors que Gaius Marius envoie son questeur, Lucius Cornelius Sulla, en mission en Maurétanie pour négocier l'aide de Bocchus Ier. Bocchus accepte alors de trahir Jugurtha, et aide les Romains à le capturer dans un guet-apens. Jugurtha est alors envoyé à la fameuse prison de Tullianum. Il fut exécuté tout de suite après la tradition du triomphe romain en 104 av. J.-C. à la prison de Tullianum. Dès lors, la Numidie est partagée : sa partie occidentale est attribuée à Bocchus, roi de Maurétanie, le reste est laissé sous l'autorité d'un roi vassal de Rome.

Buste du roi érudit Juba II exposé au musée de Cherchell.

Amphithéâtre d'El Jem comme apothéose de la culture romaine en Tunisie

La situation perdure jusqu'à la guerre civile entreJules César et Pompée. Juba Ier, partisan dePompée, perd son royaume en -46 après la défaite de Thapsus contre César. César accorde à Sittius un territoire vaste autour de Cirta (Constantine). La Numidie devient alors la province d’Africa nova, jusqu'à ce qu'Auguste réunisse les deux provinces en un seul ensemble, l'Afrique proconsulaire. Cette dernière est dirigée par un proconsul, qui conduisit un moment l'armée d'Afrique. Auguste rend son royaume à Juba II, fils du précédent, après la bataille d'Actium (-31). En -25, Juba II reçoit le trône deMaurétanie, et la Numidie est partagée entre la Maurétanie et la province d'Afrique. La partie intégrée à la province d'Afrique en constitue une région et, en théorie, n'a pas d'autonomie administrative, puisqu'elle dépend du proconsul assisté de légats.

Par la suite, les Romains pénètrent dans le Maghreb actuel vers le début de notre ère. Sous Rome, le territoire fut divisé en provinces :

  • Maurétanie Césarienne, qui correspond à l'Algérie centrale et occidentale. La capitale était Caesarea (actuelle Cherchel ou Cherchell).
  • Maurétanie Sitifienne , créée par Dioclétien pour la partie orientale de la Maurétanie Césarienne avec Sitifis (actuelle Sétif en Algérie) comme capitale.
  • Maurétanie Tingitane, qui correspond à peu près au Nord du Maroc actuel. Les villes principales sont Volubilis, Sala, Lixus, Banasa, Ceuta, Melilla et Tingis (actuelle Tanger) qui en était le chef-lieu. Elle fut attachée administrativement à la province d'Espagne (la Bétique).
  • Etc.

Lambèse fut la première capitale romaine, par la suite Timgad va être construite au temps de Trajan. L'agriculture se développe grâce à la plantation de plusieurs milliers d'oliviers pour faire de l'huile d'olive en Algérie. La civilisation berbère est à son apogée, plusieurs grandes villes sont construites au Nord au Sud dans le désert. La nationalité romaine est offerte aux Berbères, cela facilite l'intégration de certains nomades au monde romain63. Plusieurs mariages mixtes entre Romains et Berbères naturalisés sont célébrés dans les grandes villes. La pratique des cultes berbères est représentée dans les fresques romaines. De même, les jeux romains sont source de distraction et de joie pour la plupart des Berbères. De plus, les bains publics étaient un luxe pour tout le monde. À Timgad, il y avait vingt-sept bains64. Il n'y avait pas de remparts autour des villes pour faciliter les relations entre les Berbères et les Romains. Les arts sont développés par les artisans berbères (la céramique, la poterie, etc.). Plusieurs amphithéâtres sont construits. Le théâtre de Timgad pouvait contenir 4000 personnes de l' Aurès. La population globale de l'Aurès était estimée entre huit à dix-mille habitants, pendant les premières années de l'Empire romain en Afrique du Nord65.

Timgad, vue d'ensemble, construite en 100 ap. J.-C par lesRomains

Mausolée libyco-punique dans son état actuel à Dougga en Tunisie

Septime Sévère, d'origine berbère, a été empereur de Rome

Les populations se rebellent de nombreuses fois surtout les Zénètes, vers le début du premier siècle. Les Maghraoua auraient été très nombreux dans les environs d'Icosium (Alger)et Ptolémée de Maurétanie devait les contenir.Ptolémée de Maurétanie, fera transférer une partie des Maghraoua vers lechlef 66. Cela provoquent une succession d'actions militaires de Rome, soldées parfois par de graves défaites romaines.

Les alentours de Tlemcen auraient été composés des royaumes Gétules dans l'antiquité. Il auraient vécu dans cette partie du Maghreb.67 Plusieurs rois Gétules purent contrebalancer l'Empire Romain. L'exemple du héros Tacfarinas, Vers 17 ans après J-C,Tacfarinas qui soulève tous les tribus Gétules 68 [7]. Tacfarinas mourut à Pomaria ( Tlemcen actuellement) 69 [8]. En effet, sept ans durant,Tacfarinas résiste aux Romains, malgré Tibère qui transfère une seconde légion pour appuyer la troisième légion Auguste (seule ensuite). Dès 39 apr. J.-C., Caligula confie la conduite de la région de Numidie à un représentant personnel — « légat de l'empereur » — chargé de commander la troisième légion Auguste. C'est ainsi qu'il met fin à une exception politique : celle d'une armée importante placée sous les ordres d'un proconsul et non d'un légat. Le Sénat perd la dernière légion qui était sous ses ordres. Bien que toujours officiellement intégrée à la province d'Afrique proconsulaire, la Numidie en constitue une région à part, placée sous l'autorité de son légat qui dirige la troisième légion Auguste et ne rend de compte qu'à l'empereur. C'est une province de fait, mais non de droit, statut relativement unique dans l'empire. Après 193, sous Septime Sévère, la Numidie est officiellement détachée de la province d'Afrique et constitue une province à part entière, gouvernée par un légat impérial. Sous Dioclétien, elle constitue une simple province dans la réorganisation tétrarchique, puis est brièvement divisée en deux : Numidie militaire et Numidie cirtéenne.

À l'époque du Bas-Empire romain, les Levathae (Luwata) se révèlent tellement agressifs que les Romains font élever un limes pour les contenir. Après la crise économique que vécut la grande cité romaine de Leptis Magna, la ville connut plusieurs razzias de la part des populations locales.

Cultes Berbères [modifier]

Icône de détailArticle détaillé : Croyances berbères.

Pendant l'Antiquité, les cultes berbères étaient pratiqués librement au début de la présence romaine. Au musée de Timgad, plusieurs fresques représentent les divers cultes Berbères.

  • En Berbère la lune et le dieu lunaire portent le même nom : Ayyur. Hérodote mentionne que les Berbères antiques vénéraient la lune et le soleil, auxquels ils offraient des sacrifices : « Les sacrifices des nomades se font de cette manière : ils commencent par couper l'oreille de la victime (cela leur tient lieu de prémices), et la jettent sur le faîte de leurs maisons ; cela fait, ils lui tordent le cou : ils n'en immolent qu'au Soleil et à la Lune. Tous les Libyens font des sacrifices à ces deux divinités70 ». D'autres auteurs attestent ce culte, ainsi que des graffitis, comme un « Solo Deo Invicto » relevé à Thagaste71.

  • Ifri, déesse de la guerre, très influente en Afrique du Nord, était considérée comme la protectrice des marchands et figurait à ce titre sur les pièces de monnaie berbères. Pline l'Ancien écrit qu'en Afrique, personne ne prenait de décision sans invoquer Africa (nom latind'Ifri). Après la conquête romaine, elle figurait toujours sur les pièces.

As d'Hadrien (136), représentant sur l'avers Africa, portant une dépouille d'éléphant, tenant un scorpion et une corne d'abondance, un modius de blé à ses pieds.

Mosaïque de la Domus Africa deThysdrus

Afrique ou Africa provient de Ifren 72, Ifri est une divinitéberbère73 [9] 73 [10], le pluriel est Ifren74 [11]. La traduction ou l'emprunt latin nous donne Africa (Afrique)qui a été une déesse Berbère avant la conquête des Romains. Dea Africa signifie déesse Africa et représente un symbole à l'époque romaine. Et aussi Ifridésigne les populations locales des Afers. Ifru symbolise les rites dans les cavernes pour protéger les commerçants.La grotte non loin de Constantine à Guechguech et la pièce de monnaie romaine indiquent le mythe de la protection. 75 [12] Ifru était une déesse solaire et en même titre un dieu des cavernes et protecteur du foyer, etc.76 [13].Ifru est une sorte de Vesta Berbère.

  • Gurzil (ou Agurzil) est une divinité à la tête de taureau, fils d'Ammon. Corippus mentionne un certain Laguatan (la tribu des Luwata et sont Zénète), grand prêtre de Gurzil, combattant les Byzantins, qui l'auraient tué alors qu'il tentait de s'enfuir avec les icônes de Gurzil77. Parmi les ruines de Ghirza, en Libye, se trouve un temple qui est peut-être dédié à Gurzil — d'où par ailleurs pourrait provenir le nom de la cité.
  • Pendant la Numidie, à N'Gaous dans les Aurès, plusieurs stèles africaines (Molchornor" sacrifice d'un agneau"78 ou stèles de Saturneavec mention d'un sacrifice particulier)79 ont été trouvées par les chercheurs et signalées par les historiens.

Christianisme, judaïsme, donatisme, arianisme, pagmanisme [modifier]

Saint Augustind'origine berbère, il est l’un des principaux Pères de l’Église latine et l’un des 33 Docteurs de l’Église

Portrait du philosophe et théologien saint Augustin

Le christianisme fait son entrée en l'an 256, et durant le siècle suivant, dans une atmosphère de déclin grandissant, les populations des villes côtières algériennes, ainsi qu'une minorité de la population dans les campagnes se convertissent à la nouvelle religion. En 313, avec les crises politiques et économiques romaines qui s'éternisent, la nouvelle religion devient une arme qui servira d'alibi religieux à une nouvelle révolte qui sera encore une foisAmazigh. Mais cette fois la révolte est religieuse et politique. En effet, le cultedonatiste se développa en Algérie à Baghaï80 dans les Aurès et en Tunisiecomme un défi politique à Rome. Les Donatistes, refusant d'accepter l'autorité religieuse de l'Empereur, et exigeant la séparation de l'État et de la religion, finiront par déclarer l'empereur comme étant le diable en personne, à l'opposé de Jésus qu'ils considèrent être Dieu. Ils rejetèrent aussi le rite catholique. Dès lors, l'Empereur envoie ses troupes pour les réduire au silence, dans ce qui est communément appelé la première persécution des Chrétiens par d’autres Chrétiens. La répression ne fit qu'accroître le soutien populaire des Donatistes chez le peuple et en 321les légions romaines venues réprimer les Donatistes se retirèrent. Toutefois vers l'an 340, l'idéologie donatiste donne naissance à une secte populaire, celle des Circoncellions, littéralement ceux qui encerclent les fermes. Comme le culte donatiste célébrait les vertus du martyre, les Circoncellions devinrent des extrémistes qui considéraient le martyre comme étant la véritable vertu chrétienne et laissèrent de côté toutes les autres valeurs de leur religion telles que l'humilité, la charité, etc. Les Circoncellions se mirent alors à se munir de matraques de bois, refusant de porter des armes en fer, car Jésus avait dit à Pierre de poser son épée selon la tradition chrétienne. Ainsi, munis de leur matraques, ils se mirent à attaquer les voyageurs sur les routes du pays, puis à se diriger sur les fermes des propriétaires terriens, à les encercler et les attaquer. Le but des Circoncellions était de mourir au combat en martyrs. Ces extrémistes tuèrent, violèrent, volèrent plusieurs propriétaires terriens, ainsi que les voyageurs, et lorsqu'ils n'arrivaient pas à se faire tuer, ils finissaient par se suicider en essayant de sauter du haut d'une falaise, ce qui les précipitait à leur mort. La secte des Circoncellions, violemment réprimée, finit par disparaître vers le ive siècle. Ce dérapage du culte donatiste eut pour conséquence de noircir encore plus leur réputation à Rome.

Invasion Vandales

L'apogée de l'Empire byzantin avec les conquêtes de Justinien.

Alors qu'en l'an 395 l'Empire romain fait face à de sérieux problèmes internes, qui réduisent le contrôle qu’exerçait Rome sur l’ Afrique du Nord, les Donatistes saisissent cette conjoncture qui leur est favorable, reprenant ainsi la tentative de dominer la scène politique et religieuse. Finalement, excédé, l'empereur de Rome les déclare en l'an 409 hérétiques et leur enjoint de restituer toutes les églises en leur possession en Afrique du Nord. Il envoie plusieurs légions qui sont d'une férocité terrible envers les responsables religieux du culte, et parfois même envers la population locale. Saint Augustin, qui était alors l'évêque catholique d'Annaba, essaya de calmer la colère de l'administration romaine, en plaidant pour un traitement plus humain des Donatistes. Malgré les appels pressants de plusieurs parties, les Donatistes disparurent presque complètement de la scène religieuse, seule une minuscule communauté survivant dans la clandestinité jusqu'au vie siècle. Quelques années plus tard, en 430, c'est tout l'Empire romain qui se retire de l'Algérie sous la pression des Vandales qui envahissent le pays. Le 28 août 430, Saint Augustin, l'un des derniers symboles de l'intégration de la population au sein de l'Empire romain, trouve la mort durant le siège d'Annaba par les Vandales.

L'Empire byzantin prend les provinces de l'Afrique du Nord notamment l'Ifriqiya.

Des communautés juives s'installent en Tunisie à Djerba 81.

À la veille de la conquête musulmane du Maghreb, plusieurs tribus berbères pratiquaient le judaïsme 82, ainsi que le christianisme. Le reste de la population demeure Païen comme le cas des Banou Ifren83.

En 544. Les Byzantins exerceront un pouvoir juste dans la province de Constantine et dans l'Ifriqiya. Cependant, l'émergence d'insurrection berbère contre les Byzantins provoque l'organisation de plusieurs États puissants les Dejrawa, les Banou Ifren, lesMaghraouas, les Awarbas, et les Zénètes.84.

Moyen Âge [modifier]

Islamisation [modifier]

  • Les Omeyyades pénètrent au Maghreb. La première expédition arabe sur la Tunisie est lancée en 647. En 661, une deuxième offensive se termine par la prise de Bizerte. La troisième, menée en 670 par Oqba Ibn Nafaa, est décisive : ce dernier fonde la ville de Kairouanau cours de la même année et cette ville devient la base des expéditions contre le nord et l’ouest du Maghreb.
  • L’invasion complète manque d’échouer avec la mort d’Ibn Nafaa en 683. Envoyé en 693 avec une puissante armée arabe, le généralghassanide Hassan Ibn Numan réussit à vaincre l’exarque et à prendre Carthage en 695.
  • L'unité politique et administrative de la Berbérie Orientale et Centrale Aurès était en grande partie réalisée par Kusayla qui s'était converti à l'islam. Dès lors, un conflit éclate entre ce chef berbère et le chef des armées omeyyades. Kairouan est prise par Koceila, ce dernier s'est reconverti au christianisme. Oqba Ibn Nafaa tue Koceila. Dihya, dites la Kahina, prend la tête de la résistance. Issue de la tribu des Dejrawa, une tribu zénète implantée dans les Aurès comme le furent plusieurs rois (agellid, pluriel igelliden) berbères de Numidie a été élue ou nommée à cette charge par le conseil de la confédération des tribus. Dihya tue Oqba Ibn Nafaa, selon Ibn Khaldoun. Elle venge Koceila.
  • Dihya procéda ainsi à la réunification de nombreuses tribus de l'Afrique du Nord orientale et du Sud. Dihya défait par deux fois la grande armée des Omeyades grâce à l'apport des cavaliers des Banou Ifren. Elle règnera sur tout l'Ifriqiya pendant cinq années. Dihia sera vaincu dans la dernière bataille contre les Omeyyades. Elle sera la seule femme de l'histoire à combattre l'empire omeyyade. Les Omeyyades demandent, en contrepartie, aux Zénètes de fournir 12000 hommes de combat pour conquérir l'Andalousie, sans cela la guerre continue. L'intervention de Musa ben Nusayr règlera le problème en nommant Tariq ibn Ziyad (Zénète de la tribu des Nefzaouas) à la tête de l'armée Zénètes et des autres berbères.
  • Après la défaite de la Kahina, la population des Aurès a adhéré aux principes de l'islam. le commandant Musa ben Nusayr augmenta son contingent militaire en intégrant des Berbères des Aurès nouvellement convertis pour convertir les autres populations du Maghreb. Une partie de ce contingent ainsi que d'autres Berbères convertis montèrent sous la direction du Berbère Nefzaoua Tariq ibn Ziyad versAl Andalus en 711.

Dynasties et grandes formations berbères [modifier]

D'après les historiens du Moyen Âge, les Berbères se divisent en deux branches, les deux sont issues de leur ancêtre Mazigh. Les deux branches Botr et Barnès se seraient elle-mêmes subdivisées en tribus et auraient Medracen comme ancêtre ; chaque région du Maghreb étant constituée de plusieurs tribus. Les grandes tribus ou peuples berbères sont Sanhadja, Houaras, Zénète, Masmouda, Kutama,Awarba, Berghouata, Zouaouas, etc. Chaque tribu est décomposée en des sous-tribus, ayant une indépendance territoriale et décisionnelle85 ,86

Plusieurs dynasties berbères ont émergé pendant le Moyen Âge au Maghreb, au Soudan, en Al-Andalus, en Italie, Au Mali, au Niger, auSénégal, en Égypte, au Portugal, etc. Ibn Khaldoun fait un tableau résumant celles au Maghreb dont les dynasties berbères Zirides, Ifren,Maghraoua, Almoravide, Hammadides, Almohade,Mérinide,Abdalwadides, Wattassides, Meknassa, Hafsides,etc87. De plus, plusieurs chefs arabes et perses avaient des épouses berbères comme Idris, Ibn Rustom, etc. Ce qui donnera par la suite les dynasties Idrissides,Rostémides, etc. La dynastie des Ifrenides des (Banou Ifren) a été reconnue comme étant la seule qui a défendu les Africains dans le Maghreb. 88.

Les Almohades ont pu faire l'unification du Maghreb. Et les berbères du Moyen Âge ont contribué à l'arabisation du Maghreb89. En revanche, lors de la dynastie des Zianides de Tlemcen, l'identité et la langue berbère étaient le centre d'intérêt du roi Yghomracen Ibn Zyan90.

Les conflits berbères [modifier]

Les Almohades, après avoir évincés lesAlmoravides, ils vont en guerre contre les chrétiens en Al-Andalus.

Tour Hassan à Rabatconstruite en 1196 par lesAlmohades

Les deux cofondateurs desAlmohades furent leur rencontre non loin deBéjaïa pour l'unification du Magherb. Béjaïa redevint une place commerciale, scientifique et culturelle prospère sous lesHafsides du xiiie auxve siècle av. J.-C.

Pendant l'Antiquité, les Berbères se disputaient le pouvoir entre eux. Massinissa et Syphax se faisaient la guerre punique, l'un avait la Numidie occidentale et l'autre la Numidie orientale. Massinissa gagne la bataille, mais le fils de Syphax, Vermina, reprend la guerre contre Massinissa. Massinissa était allié des Romains etVermina était avec les Cartaginois. Vermina demande la rémission à Rome. À la fin, Massinissa réussit à unifier la Numidie. AprèsMicipsa, une lutte interne entre les petits-fils de Massinisa se déclenche pour la succession. Jugurtha tue Adherbal pour la prise du pouvoir de la Numidie. Jugurtha rompe avec les Romains. MaisBocchus, beau-père de Jugurta, capture et livre Jugurtha aux Romains.

Au Moyen Âge, au Maghreb central, la plus puissante tribu berbère était des Banou Ifren12. Les Banou Ifrenaprès servies la Dihya. En 745, les Banou Ifren choisissent le dogme sufrite (Kharijites) et désignent Abou Qurra comme calife. Ce dernier sera à la tête d'une armée composée de 350 000 cavaliers berbères, il reprend le Maghreb aux deux puissantes dynasties les Omeyades et les Abbassides, revient à Tlemcen après que Yazid- Ibn- Haten brise la coalition berbère. Le premier conflit important berbère au VIIIe survient91. Les Banou Ifren avaient 40 000 cavaliers dans cette guerre. Abou Qurra a pu unir tous les Berbères 92.

Par la suite, les Berbères se sont divisés en deux parties distingues l'une de l'autre93. Cette division a créé un grand conflit entre les Sanhadjas et les Zénètes. Ce conflit a débuté au Maghreb et c'est transposé en Al-Andalus. Les Sanhadja (chiite) ont attaqué les Zénètes Kharidjites (Banou Ifren, Maghraoua, etc.). Ce qui a donné au premier temps une séparation territoriale entre les deux tribus berbères12. Les Zénètes seront amenés à se déplacer vers l'ouest du Maghreb et au sud par les Zirides (tribu des Sanhadja et chiite)94. Cependant, plusieurs tribus des Banou Ifren et des Maghraouas se sont ralliées aux Fatimides dans ce conflit complexe95 qui n' est ni de religions et ni de race, d'après Yves Lacoste, André Nouschi et André Prenant. D'autres parts, plusieurs Fatimides ont changé de camps pour s'engager du côté des Omeyades12. Alors que d'autres disent que c'est le pouvoir et la religion qui sont les sources des conflits des Berbères 96.

Les Sanhadja se divisent pour former deux dynasties distinctes (les Zirides(chiite) et lesHammadides(sunnite)). Les Zénètes, eux aussi sont divisés sur la question de pouvoir, trois dynasties sont formées Banou Ifren,Maghraoua et Meknassa. Une lutte acharnée au pouvoir des tribus Zénètes est signalée par Ibn Khaldoun. Ensuite survient le deuxième plus important conflit entre les Almoravides (tribu des Sanhadja) et sunnite Malékites) et les Zénètes. Après la défaite des Zénètes à l'ouest du Maghreb par les Almoravides, les Zénètes qui restent en vie et minoritaire par rapport aux Sanhadjas sont confrontés dans une guerre contre une alliance Hammadides- Hilaliens97.

Les Almohades (qui signifie unificateur, les Almohades s'opposent au malékisme) défont les Almoravides tribu des Sanhadja. Les Almohades étaient composés des Masmouda . Le fondateurs du mouvement religieux est Ibn Tûmart de la tribu Masmouda ; son discipleAbd al-Mumin de la tribu Zénète prit la tète des Masmouda et deviendra le premier calife Almohade. Un premier conflit apparait dans la grande famille des Masmoudas, les Almohades détruisent les Berghouata. Puis, un deuxième conflit surgit entre deux fractions desMasmouda, ce qui provoque une guerre entre les Almohades et les Hafsides12. Après le massacre des Zénètes vers le xie siècle, et suite au déclin des Almohades, trois dynasties Zénètes vont surgir au Maghreb et en Al-Andalus (les Mérinides, les Zianides et lesWattassides)12.

Les deux dernières dynasties berbères Zénètes se font la guerre, les Zianides contre les Mérinides (ils adoptent un nouveau malékisme)98. Les Mérinides sont refoulés au Maroc actuel par les Banou Ifren qui reprennent Tlemcen grâce aux Hafsides en 143799.

Les Mérinides prennent la Tunisie et font tomber les Hafsides. En effet, Abou el Hassen souverain Mérinides de Constantine et de Béjaïas'empare de la Tunisie, Ibrahim abou Fadhel sera le souverain de la Tunisie, mais l'histoire ne révèlera pas tous les noms des souverains mérinides en Tunisie 100.

Les dynasties berbères sont achevées par l'arrivée des Espagnoles et des Ottomans. Depuis ces conflits, les Berbères sont séparés dans leur profond, ce qui a mené à la création de plusieurs tribus qui n'ont aucun lien commun ni dans la langue, ni dans la tradition, ni dans l'espace géographique, ni dans la religion, ni dans les mœurs, etc., au Maghreb, en Al-Andalus, au Sahel africain101.

Le conflit entre Sanhadja et Zénètes est le plus important dans l'histoire des Berbères et a été révélé par tous les historiens du Moyen Âge et contemporains (Ibn Khaldoun, Ibn Hazm, Émile Félix Gautier, Gabriel Camps, Rachid Bellil, etc.). Du coup, quelques historiens comme Émile Félix Gautier et Gabriel Camps entre autres, ils tirent des conclusions et des thèses de ce conflit majeur. Ces thèses seront contredites par certains historiens contemporains comme Rachid Bellil, Benabou, Potiron, etc. Ces derniers rejoignent l'approche historique d'Ibn Khaldoun 102.

Influence des Berbères en Afrique de l'Ouest et en Al-Andalus [modifier]

Carte de l'Empire songhaï

Carte historique de lapéninsule Ibériqueprésentant l'époque des taifas et les petits royaumes chrétiens émergents. Quelques taifas étaient berbère comme les Zirides et lesBanou Ifren, etc.

La dynastie Sonrhaïs des Dia, fut fondée à Koukia au XIe siècle, résultat d'un métissage entre Berbères dirigés par le chef berbère Za el-Ayamen103,qui fuyait devant l'invasion arabe, et les sonhrais, peuple noir. Plus tard la dynastie des dia fondera le royaume sonhrais de Gao, au niveau du fleuve Niger, qui sera vassale de l'Empire du Ghana créé par les soninkés, puis l'Empire du Mali. Durant le xve siècle, les sonhrais, après plusieurs conquêtes militaires, supplante l'Empire du Mali, et le royaume sonhrais de Gao devient un empire, sous la dynastie des Si, du conquérant Sonni Ali Ber, qui se verra succéder par la dynastie des Askia d'origine soninkés, fondée par Askia Mohammed Touré, avec la ville de Gao pour capital. Il s'étend sur plus ou moins le Niger, le Mali et une partie du Nigeria actuel. L'empire s'effondre a la fin du xvie siècle, suite à labataille de Tondibi. Les Zirides prennent le Sud de l'Italie avec l'aide des Fatimides et une partie de l'Égypte. Les Berbères avaient des États indépendants en Al-Andalus à l'époque des taifas. L'Al-Andalus est prise par les Almoravides et ensuite par les Almohades et à la fin par les Mérinides.

Époque moderne [modifier]

Retour des Andalous après la capitulation [modifier]

Icône de détailArticles détaillés : Al-Andalus, Histoire des Juifs en Algérie et Histoire de l'Andalousie.

La capitulation de Grenade, par F. Padilla : Boabdilconfronté à Ferdinand II d'Aragon, et Isabelle Ire de Castille

Les Musulmans ont régné près de huit siècles (de 711 à 1492) en Andalousie. Une partie du Portugal fut aussi conquise par les musulmans. Après avoir fondéal-Andalus, une partie des Juifs vont être refoulé vers l'Afrique du Nord à la fin du XVe siècle par le chrétiens d'Espagne. Les maures(Amazigh, Arabes, Juifs, etc.) furent repoussés de la péninsule ibérique en 1609 sous Philippe III104. Une partie d'eux s'installe en France et plusieurs deviennent chrétiens. Le reste revient en Afrique du Nord105. Certains pouvoir en Andalousie s'entendaient avec les trois communautés religieuses soit chrétien soit juif soit musulman. En 1492, les Espagnols diffusent la culture Maures (Arabes, Amazighs, Juifs, etc.) en Amérique (les techniques d'irrigation, le sucre, le café, etc.)106.

Une tête de pont musulmane se maintient en Provence dans le massif des Maures, dans le Sud de la France, jusqu'à la fin du xe siècle107.

La Sicile fut également musulmane pendant près de 250 ans et la majeure partie de ses habitants se convertirent à l’islam jusqu’à ce que les armées chrétiennes et normandes ne récupèrent l’île, fondant le royaume de Sicile. Cette islamisation et cette arabisation furent d’autant plus radicales qu’une immigration berbères importante suivit les famines qui ravagèrent l’Afrique du Nord de 1004-1005 à 1040108.

Ainsi dans cet état de fait se retrouvent des milliers de familles venus d'un peu partout au Maghreb actuelle. Ils viennent en masse dans les villes portuaires. Ces grandes familles qui ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour rester en Andalousie se retrouvent sans rien et dans une terre inconnue. Leur apport sera très important dans la société. La culture sera en premier plan ainsi que la construction des villes et l'économie.

Les Espagnols prennent une partie de l'actuel Maghreb au XVIe siècle et les Ottomans par la suite . Ainsi dans cet état de fait se retrouvent des milliers de familles venus d'un peu partout . Ils viennent en masse dans les villes portuaires. Ces grandes familles qui ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour rester en Andalousie se retrouvent sans rien et dans une terre inconnue. Leur apport sera très important dans la société. La culture sera en premier plan ainsi que la construction des villes et l'économie. Ces familles vont changer pour beaucoup le décor de la scène sociale de l'époque109.

De 1400 à 1900 [modifier]

Icône de détailArticles détaillés : Algérie, Libye, Maroc et Tunisie.

Pendant la période de 1400 à 1500, l'effondrement des dernières dynasties berbères englobe les deux territoires l'Andalousie et le Maghreb du centre et de l'Ouest. Les espagnoles et les Portugais reprennent leurs territoires et envahissent le Maghreb. Ensuite, les Ottomans chassent les Espagnols et prennent l'Algérie, la Tunisie et la Libye. Quelques Berbères se replient dans les montagnes et demeurent isolés surtout dans les régions de l'Aurès ou en Kabylie et au Sahara. Le Maroc résiste grâce à l'émergence de la dynastie des Wattassides puis des Saadiens et ensuite de la dynastie alaouite. Les Espagnols prennent les territoires du Rif marocain et leSahara occidental et quelques villes marocaines. Le Rif engage une révolte pour se défendre.

Les Français attaquent les Ottomans et prennent l'Algérie, la Tunisie. La Libye est prise par les Italiens. Plusieurs Berbères (l'émir Abd El-Kader (prétendait descendre des Banou Ifren)110, Lalla Fatma N'Soumer, Bataille de Zaatcha, Révolte des Mokrani, Cheikh Bouamama(rassemble les Ouled sidi Chikh, les Zénètes, les Sanhadjas...)111, etc., se révoltent et organisent plusieurs guerre pour reprendre leurs territoires.

La France déploie tout dans l'industrialisation et dans la construction des villes digne de la civilisation moderne, mais les zones montagneuses et les zones rurales sont épargnées. Plusieurs Européens viennent pour investir et pour exploiter les richesses. L'Algérie française devient le « grenier de l'Europe ».

Les confréries berbères et le mouvement des Saints berbères entre 1500 et 1900 [modifier]

Contemporain [modifier]

De 1900 à 2000 [modifier]

Icône de détailArticles détaillés : Algérie, Libye, Maroc et Tunisie.

Actuellement, la plupart des Berbères sont sédentaires. Ils se désignent d'abord par leur ethnie régionale et par leur parlé berbère : enAlgérie, on trouve les Chaouis, les Kabyles, les Mozabites, les Touaregs, les Beni Snous, les Chenouis, les habitants du Ouarsenis(Banou Ifren et Maghraoua), etc). Au Maroc, on trouve les Rifains, les Chleuhs, les Béni-Snassen, les Awarba, les Zayanes, etc. EnLibye, on trouve les Yafran, etc. En Tunisie, il y a les habitants de Djerba, etc. En Espagne, il y a les habitants de l' Îles Canaries. Plusieurs ethnies d'origine berbères parlent l'arabe et ne s'identifient pas aux régions cités. L'ensemble des ethnies berbères est appelé par Imazighen (le pluriel d’« Amazigh »), et l'espace géographique nord-africain par Tamazgha.

La mosquée de laKoutoubia à Marrakech auMaroc, fondée au xiie sièclepar les Almohades

Répartition des Berbères en Afrique du Nord

Répartition des Berbères en Afrique du Nord.

  Chleuhs   Zayanes
  Rifains   Chenouis
  Kabyles   Chaouis
  Touaregs   Sahariens

Plusieurs monuments historiques témoignent de la grandeur de l'art archituctural chez les Berbères auMaghreb et en Al-Andalus. Plusieurs villes et monuments au Maghreb et en Al-Andalus sont considérés commepatrimoine mondial. La culture et la langue berbère ont survécu depuis les grandes conquêtes vandales,romaines, byzantines, arabes (viie siècle) jusqu'à l'occupation française, en passant par la présence turque(à l'exception notable du Maroc). À partir de 1881, enKabylie, l'administration française attribuera des patronymes arabes aux populations qui, jusqu'à cette époque, portaient encore pour certains des noms à consonance latine112.

‎Minaret de la Kalâa des Béni Hammad en Algérie

Ainsi, certains tiennent la colonisation française pour responsable en grande partie de l'arabisation de l'Afrique du Nord à l'instar de l'historien Eugène Guernier qui affirme, en 1950, que la France « facilite la diffusion de la civilisation arabe, par la langue, par la loi et par la foi musulmanes. »113 La culture berbère reste vivante enAlgérie et au Maroc, qui comprennent une grande partie des Berbères. Elle est aussi présente en Libye et en Tunisie et dans une grande partie du Sahara Touaregs en Algérie, au Burkina Faso, au Mali et au Niger.

En 1980 éclatent les manifestations du Printemps berbère, au cours desquelles les berbérophones deKabylie réclament l'officialisation de leur langue.

En 1996, une réforme de la Constitution algérienne reconnaît la dimension amazigh du pays aux côtés de l'arabe et de l'islam. Parallèlement, les autorités fondent un Haut Commissariat à l'amazighité.

En 2000, la chaîne Berbère Télévision commence à émettre ses ondes de Paris.

Le 17 octobre 2001, le roi Mohammed VI du Maroc crée un Institut royal de la culture amazigh (IRCAM) pour promouvoir la culture berbère.

Diaspora [modifier]

Zinedine Zidane

Les Berbères sont également et largement représentés dans les populations issues de l'immigration enEurope, notamment dans les pays comme la France (tel Zinedine Zidane) 114, la Belgique, les Pays-Bas, l'Espagne, mais aussi aux États-Unis et au Canada115.

Vie et culture [modifier]

Une famille berbère traversant un gué avec son bétail (Algérie, 1890)

Ghardaia, la vieille villeMozabite

Cavalier berbère àAgadir au (Maroc(Fantasia))

Tapis de Kabylie

Traditionnellement, les hommes s’occupent du bétail. Ils migrent en suivant le cycle naturel des pâturages, et en recherchant des sources d’eau et des abris. Ils sont ainsi assurés d’une abondance de laine, de coton et de plantes pour la teinture. De leur côté, les femmes s'occupent des biens de la famille et confectionnent les objets artisanaux — tout d’abord pour leur usage personnel, et ensuite pour la vente dans lessouks de leur localité. Les tribus berbères tissent des kilims. Lestapisseries traditionnelles conservent l’apparence et le caractère distinct de la région d'origine de chaque tribu, qui possède en effet son propre répertoire de dessins. Le tissage d’armure toile est représenté par une grande variété de bandes, et plus rarement par des motifs géométriques, tels les triangles et le losange. Les décorations additionnelles, comme les paillettes ou les franges, sont typiquement des tissés berbères du Maroc. Le mode de vie nomade ou semi-nomade des Berbères convient très bien au tissage des kilims. Les us et coutumes diffèrent d'une région à une autre116.

Les Berbères en côtoyant différentes civilisations (les Égyptiens, les Phéniciens, les Romains, les Byzantins, les Arabes, etc.) se sont inspirés et ont pu être démontré leur savoir. Medracen,Septime Sévère, Massinissa, Juba, Syphax,Jugurtha, etc., ils étaient de grands bâtisseurs, ils ont bâti de grands monuments historiques.

Les Berbères ont brillé lors du Moyen Âge au Maghreb et en Al-Andalus. Plusieurs Berbères étaient des éminents savants, écrivains, traducteurs, architectes, artistes, musiciens, philosophes, théologien, etc.

La structure sociale des Berbères est tribale. Un chef est désigné pour commander la tribu. Au Moyen Âge, plusieurs femmes ont eu le pouvoir de gouverner comme la Kahina dans les Aurès. Il y a eu plusieurs chefs ou reines berbères comme Tin Hinan au Hoggar, Chemci(elle est issue de la grande tribu des Aït Iraten de la Kabylie), Fatma Tazoughert dans les Aurès. Lalla Fatma N'Soumer était une femme berbère de la région kabyle qui a combattu les Français. La majorité des tribus berbères ont actuellement des hommes comme chef de tribu. En Algérie, la plateforme d'el Ksour en Kabylie (le Gouvernement algérien et les Arouchs (tribu) Kabyles se sont convenus à cette plateforme) donne le droit aux tribus d'émettre des sanctions pécuniaires à l'encontre des délinquants. Dans les régions des chaouis, les chefs de tribus décrètent des sanctions contre les hors-la-loi117. Les Touareg ont un roi qui décide du sort de la tribu et qui est connu sous le nom de Amenokal. C'est une société très hiérarchisée. Les Mozabites sont régis par les chefs spirituels du Ibadisme. Les mozabites ont une vie communautaire. Lors de la crise de Berriane, les notables de chaque tribu ont réglé le problème et ils ont entamé des pourparlers pour arrêter la crise entre Malékite et Ibadite118. Dans les mariages, c'est l'homme qui choisit la femme, et souvent, c'est la famille qui décide, tout dépend de la tribu. Par contre chez les Touareg, c'est la femme qui choisit son futur époux. Les rites de mariages sont différents pour chaque tribu. Les familles sont soit patriarcales ou matriarcales, selon la tribu.

La musique berbère est une musique traditionnelle d'Afrique du Nord présentant de grande variété de styles suivant les régions et répandue particulièrement par la musique marocaine, la musique populaire kabyle, la musique des Aurès (chaouis) et la musique des différents régions d'Algérie, la musique touareg du Niger, du Mali et du Burkina Faso, etc. Les instruments utilisés sont le bendir (grandtambourin rustique) et le gambri ou encore la flûte, qui accompagnent les chants et les danses en rythmant une poésie berbère riche et colorée.

Plusieurs rites de fantasia sont organisées au Maghreb. Le cheval est important chez les Berbères. Le barbe est un cheval berbère. LesZénètes étaient des experts dans la manière de monter un cheval (la jineta).

Galerie photo des rois et des saints [modifier]

Galerie photo des monuments [modifier]

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25 mars 2009

histoire amazigh

25 mars 2009

Rois amazigh

Rois amazigh

les rois amazigh : la fierté d'imazighen

25 mars 2009

«ON NE PEUT PAS CACHER INDÉFINIMENT À UN PEUPLE SON HISTOIRE. IL FINIT PAR LA CONNAÎTRE ET PAR L'ÉCRIRE LUI-MÊME.» FERHAT ABBAS

إذا أردت أن تلغي شعبا ما تبدأ بشل ذاكرته التاريخية. ثم تلغي ثقافته وتاريخه, وتجعله   يتبنى ثقافة أخرى غير ثقافته وتخترع له تاريخا أخر غير تاريخه وتجعله يتبناه ويردده... عندئذ ينسى هذا الشعب من هو ؟ وماذا كان؟ وبالتالي ينساه العالم ...................


25 mars 2009

مقدمة للباحث الامازيغي الدكتور محمد شفيق

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من الاقوال الشائعة التي هي عند عامة الناس بمثابة الحكم

الفلسفية أن التاريخ ذاكرة الشعوب . وإذا كان الأمر كذلك، فلا
شك أن الشعوب تتذكر ما مر بها من العقود والقرون والعصور
كما يتذكر الأفراد ما مر بهم من الأيام والشهور والسنين.
والمعلوم أن من الأفراد من له ذاكرة قوية، ومنهم من له ذاكرة
ضعيفة، لكنهم يلتقون جميعا في ميلهم الى زخرفة ذكريات
الماضي وتجميلها، وإلى طرح كل ما هو عبء ثقيل على ضمائرهم
وإزالة كل غبشة تشين صورة أيامهم الفارطة كما يشتهون أن
يتخيلوها. ولهذا يكره الأفراد وجود شهود صدق على ماضيهم.
ولا تختلف في ذلك الشعوب عن الأفراد، غير أن بعضها ينشغل
بتكاليف الحاضر عن أخبار الماضي، باستمرار، فتمر به الأزمان تلو
الأزمان، إلى أن يقتصر علمه بما سلف من دهره على ما يحكيه
له غيره، والغالب أن ذلك »الغير « لا يمكن أن يكون إلا ندٌا سبق له
أن كان عدوا للأسلاف والأجداد، أو كان لهم خصما، في أحسن
الحالات.
ولعل الأمازيغيين خير نموذج للأمم التي لم تكن لها ذاكرة
خاصة بها، مادامت الذاكرة هي تدوين السيرة الذاتية. فكأنٌ
إسهامهم في صنع التاريخ مع أطراف متعددة متعاقبة، خلال
ما يربو على ثلاثة ألاف سنة، عوٌدهم أن يوطنوا أنفسهم على
نسيان الماضي، لأن ذكره، حينما يتكرر، لاينتج منه إلا التبجح
ونوع من التشبب كالذي يهواه الشيخ الهرم الكُنتي الفاقد
الأمل في المستقبل. والواقع أن التاريخ لايمكن أن يكون الا »علما
تحت الحراسة 1)« ) لأن البحث العلمي الحق يقتضي من الباحث أن
يتجرد من كل ما هو ذاتي في تفكيره ووجدانه.
وإذا كان من المستحيل على المؤرخ حتى في عصرنا هذا
المستوعب لمفهوم »الموضوعية «  أن يتجرد من المشاعر
الوطنية، أو القومية، أو الدينية، ومن التصورات المذهبية، فما
بالك بمن أرٌخوا لماجريات العصور الغابرة، إذ كانت العصبيات، على
اختلاف أشكالها ودرجاتها، هي قوام التماسك الاجتماعي، وكان
التعصب للدين، أو للجنس والعرق، يعد بمثابة الفضيلة الاولى!.
إن في موقف الأمازيغيين تجاه ماضيهم لنوعا من النبل
والشهامة، فكأنٌ لسان حالهم يقول: فليكن ذلك الماضي ما
كان، إنه لا يهمنا.
لكنٌ فيه أيضا نوعا من الغفلة والسذاجة، مادام لأقوال
الناس في الناس تأثير على تصورات عامة الناس وتخيلاتهم
وتبلور آرائهم سواء أ كانت تلك الأقوال صادقة أم كانت كاذبة.
وما أكثر ما قاله الناس بخصوص الأمازيغيين منذ فجر التاريخ، 

 

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24 mars 2009

HISTOIRE D'UN GRAND PEUPLE:IMAZIGHEN

Les origines des royaumes amazighs

Elles semblent remonter à une très haute antiquité , malgré le silence des sources. A en croire la littérture légendaire , les marins phéniciens durent s’entendre avec des rois africaines quand ils voulurent s’établir sur les côtes de la Tunisie actuelle . le récit de la fondation de Carthage fait état d’une demande que le roi des libyens maxitan adressa à la princesse Elissa. Ce roi, d’après Julien , s’appelait Hiarbas . servius rapporte les mêmes faits et ajoute qu’Elissa ayant repoussé la requête royale, Hiarbas déclara la guerre aux Cartaginois . D’après cet historien , invoquant à l’appui de cette thèse le témoinage d’une  « histoire punique » , Elissa aurait été de mandée en mariage par d’autres rois berbères , notamment par le roi lopas . En ce qui concerne les noms Hiarbas ou Iarbas , il faut tout d’abord remarquer leur historicité en tant qu’ anthroponymes attestés en Afrique pour Hiarbas ou Iarbas ?

On hésite entre les deux origines , libyque ou phénicienne, bien que la terminaison en « as » puisse convenir davantage à un anthroponyme libyque. En faveur de l’historicité du nom Hiarbas, on peut invoquer un texte de Tite – live concernant un roi numide du 1er siècle av . J -  C qui s’appelait Hiarbas . pour Iopas ou Iopan , il semble que nous ayons là une transcription du nom libyque Iuba, qui fut porté par des rois africains . l’un d’entre eux fut battu à Thpsus en 46 av . J – C par l’armée de ce sar en temps que pompénins ; sur les monnaies, le nom de ce roi est écrit «  Iubai » . Mais , l’historicité des anthroponymes n’implique pas forcément l’historicité des personnages ainsi nommés . Y aurait – il en fait des rois africains au temps où la marine phénicienne commença à fréquenter les côtes nod - africaines ? les traditions relative à ces faits ne remontent pas au – delà du II éme siècle av . J – C ; elles semblent avoir été diffusées dans le monde romain à l’occasion des guerres puniques . Timée de Taormine , qui vivait en sicile au temps de la I ère guerre punique , et bien que le recours à la base des sources carthagionoises orales et écrites lui fût théoriquement possible , ne pouvait alors réussir à dégager la réalité historique de la légende dans les récits qu’on lui faissait ou qu’il lisait à propos de la fondation de Carthage et des événements qui avaient marqué l’accomplissement d’une si grande entre prise. Et l’amour du pittoresque et du dramatique, ne devaient pas manquer d’altérer la réalité historique en la magnifiant peut – être le pathétique. C’est dire que la littérature antique n’est pas en mesure d’établir l’historicité du roi Hiarbas qu’on simple création légendaire.

Cependant , G . camps reconnaît que , parmi les personnages à porter le titre de roi dans la littérature classique , Hiarbas est le plus ancien . Il rattache le nom de ce roi à une racine libyque et considère vraisemblable l’existence de chefs libyens avec lesquels les marins phéniciens eurent très tôt maille ; mais le récit de Hiarbas revête à sec yeux un caractère légendaire.

Certes, l’historien doit se méfier de l’argument du silence ainsi que des constructions non fondées ; l’hypothèse d’une certaine organisation sociale et politique en Afrique au temps des premières navigations phéniciennes n’est toutefois pas à rejeter .

Qu’il y ait déjà à la tête des tribus africaines des chefs auxquels on reconnaissait une autorité supérieure en temps de guerre pour administrer les affaires de la tribu, voilà une hypothèse qui paraît très vraisemblable et même probable . Grâce à la documentation égyptienne, nous savons que les tribus libyennes qui vivaient au voisinage de l’Egypte étaient, dés la fin du II éme millénaire, dirigées par des rois .

Au V éme siècle av . J – C. Hérodote connaissait des rois libyens . Non contents d’avoir fondé Cyrène, les Grecs voulaient s’étendre davantage en Afrique et occuper d’autres territoires, ce qui suscita l’opposition des libyens. « Amputés d’une bonne part du territoire, les libyens du voisinage et leur roi qui avait le nom Adrian, se jugeant dépouillés leur pays et gravement offensés d’Egypte Apriès .

Dans un autre passage , Hérodote signale l’existence de la royauté libyenne, il s’agit cette fois des Adyrmachides dont les territoires confinent avec le royaume des pharaons . Parlant des us et coutumes de cette population libyenne, il écrit : « Ils présentent au roi, c’est lui qui la déflore » . Ces deux textes peuvent être invoqués en faveur de l’existence d’une royauté libyenne dans les territoires voisins de Egypte et dans les environs de Cyrène.

Pour Adrican, roi des libyens dont les territoires étaient dangereusement menacés par les Grecs, Hérodote pouvait s’informer à Cyrène où la situation des territoires voisins devait être parfaitement connue. Si , pour partie de l’Afrique du nord , l’historien peut retrouver les traces d’une royauté autochtone sans doute dés la fin du second millénaire et surtout à partir du  Vème siècle av . J. – C. – on peut retenir de même l’hypothèse d’une organisation politique ou même d’une royauté également autochtone dans la région que fréquentaient les marins phéniciens depuis la fin du

II ème millénaire. Il en résulte que, malgré l’absence de tout argument objectif sérieux, l’hypothèse d’un roi libyen qui aurait gêné les fondateurs de Carthage ne paraît pas tout à fait gratuite ; sous dirions qu’elle est possible, sans pour autant reconnaître l’historicité des faits rapportés au sujet d’Hiarbas ou de Iopas et de sa passion pour Elissa.

C’est avec le IV ème siècle av . J- C. que la situation commence à s’éclaircir, notamment pour la Numidie et la Mauritanie ; un carthaginois ambitieux, Hannon , qui voulait s’emparer du pouvoir à Carthage par la force , aurait cherché des appuits auprès du roi des Maures . meme si cet épisode n’est pas mis en doute , ce roi nous demeure tout à fait inconnu. Que signifie d’ailleurs le terme « Maures » dans la bouche de julien, auquel nous devons cette tradition ? S’agit – il de tribus qui vivaient dans les territoires de Mauritanie telle qu’elle était connue dans l’histographie antique , c’est – à – dire les régions occidentales de l’Afrique du nord, en gros le Maroc et l’Algérie occidentale ? II convient de signaler d’autre part les doutes qui entourent l’établissement de ce texte de Julian . Pourtant , un témoignage archéologique militerait en faveur de l’existence de chefs qui devaient régner sur le Rharb au IV ème S. av . J -  C . il s’agit du tumulus dit Sidi Slimane.

C’était sans doute la sépulture d’un potentat de Maurétanie qui vivait sinon à la fin du IV ème S. av. J.- C . Nous savons d’autre part, grâce à Diorde de Sicile qu’à la fin du IV S. av. J.-  C . un roi libyen, Aliyamas, régnait sur un royaume dont les frontières touchaient les territoires carthaginois. Agathocle, le tyran de Syracuse, checha son alliance alors qu’il ravageait les terres carthaginois entre zeugis et la ville d’Hadrumète, c- à – d entre le front zaghouan et la ville de Sousse, dans le Sahel tunisien . les exégètes de ce texte de diodore conclurent que le royaume d’Ailymas devait se situer en partie en Tunisie occidentale, dans la région du Tell ; la ville de Dougga y était comprise. Diodore de Sicile affirme qu’une alliance fut d’abord négociée et conclue entre Agathocle et le roi Ailymas, mais qu’avant la fin de l’expédition , le tyran de Syracuse, constatant la trahison du monarque berbère , voulut le châtier ; Ailymas trouva la mort au cours de la bataille. Les événements se situeraient entre l’été de 310 av . J.-C. dans l’ensemble , l’historiographie contemporaine ne conteste pas l’historicité de ce roi de Numidie. G. et Colette picard reconnaissent en Ailymas «  un chef de quelque importance » .

G. Camps le qualifie, tout comme lui accordait l'ordre de sicilee , le considérant d’autre part comme le plus ancien représentant connu de la dynastie qui régnait en Numidie orientale aux III ème et II ème av. J.- C . il s’agit plus précisément de la dynastie massyle, à laquelle appartient Massinissa . Pour G . camps, rien n’empêche de supposer un lien de parenté entre Ailymas et Massinissa : le premier serait l’un des ancêtres du second. Il faut cependant attendre la deuxième moitié du III ème siècle av. J.- C . pour que l’histoire permette de saisir les royaumes berbères en plein jour.

C’est alors seulement que les Etats constitués surgissement aux yeux de l’histoire . jusque là notre information sur les royaumes berbères se distingue par caractère hypothétique, sa disparité et sa discontinuité . A partir du III ème siècle av. J.C. l’information sur ces royaumes s’intensifient et se précise. Désormais nous sommes en mesure de connaître les royaumes, leur localisation, la dynamique de leurs frontière , les rois , leurs portraits , leurs prérogatives, leurs options politiques – sain si que le sort qui leur fut réservé. Entre autres conséquences des guerres puniques, une vive lumière fut progetée sur la terre d’Afrique et notamment sur les royaumes berbère déjà constitués. La aussi, l’histoire nous met devons le fait accompli et ne facilite point la reconstitution de l’expérience. Il ne s’agit certainement pas d’une génération spontanée. Les royaumes berbères ne sauraient être considérées comme des Etats champignons « qui poussent en une nuit et moisissent en une matinée », pour reprendre l’expression de E. F. Gautier au sujet de l’Etat maghrébin. L’exégèse du texte et du monument laisse croire que les royaumes berbères , qui semble appaître au III S. av. J.-C. Comme le soleil à l’horizon ont été le résultat d’une lente et très longue gestation dont nous ne pouvons pas hélas reconstituer les étapes ni même tracer le profile à grand traits. L’Etat des royaumes berbères au III  S. av. J. -C. avec leur frontières, leurs instituons, leur organisation municipale, leurs conflits internes et leurs différends avec leurs voisins , tout cela suppose une langue histoire, des traditions établies, des acquis capitalisés, une maturation qui implique une prise de conscience des emprunts à l’autre , des rejets et partant des contacts enrichissant, un dialogue avec soi et avec l’autre .

L’historien y – verra encore plus claire lorsqu’en particulier la documentation archéologique aura été classée selon des critères chronologiques précis, condition sans laquelle il n’y a pas moyen de saisir l’évolution et d’assister à la genèse du fait . Or , pour le cas précis, il est nécessaire de faire le bilan de la documentation dispersée dans les musées, les dépots et les collections privées . Ils faut poursuivre les fouilles dans l’objectif serait la connaissance des royaumes berbères . Mais , en attendant , que  peut – on – en dire ? A partir du IIIème  S. av. J. C . trois royaumes nous sont bien connus : ils se répartissent la Mauritanie , la Numidie masaesyle et la Numidie massyle.

                                              Sce:        Journal Tamazight ( aynun « 48 » 1999.)

                                            @@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@
Quelles sont les origines des Berbères ? Ce sujet à fait l'objet de nombreuses controverses, voir des hypothèses les plus fantaisistes. Nous reprendrons ici quelques thèses célèbres, mais fausses, avant de nous en référer aux réponses beaucoup plus sérieuses des recherches historiques et anthropologiques modernes, qui réservent d'ailleurs quelques surprises.

Les origines mythiques

Les Berbères sont connus depuis la plus haute antiquité : les monuments de l'Ancien Empire en Égypte citent leur existence. Au treizième siècle avant Jésus Christ, les Berbères Libyens ont livré bataille contre les puissants Pharaons d'Égypte Minerpath et Ramsès III, comme l'attestent les textes de Karnak et de Medinet Habou. Mais ces textes ne disent rien de leur origine. Parfois, les Libyens furent aussi des alliés des Égyptiens, notamment sous Ramsès II.

Le premier qui émet une hypothèse est l'historien Grec Hérodote. Il affirme que les Libyens descendent des Troyens. Ils auraient cherché refuge en Afrique après la destruction de cette ville par les Hellènes.

Pour Salluste - historien romain du 1er Siècle avant JC (83-35 avant JC) - les premiers habitants de l'Afrique du Nord étaient les Libyens et les Gétules, peuples très primitifs qui vivaient de chasse et de cueillette. Cette thèse se repose sur les livres du Prince Numide Hiempsal, que Salluste avait lu attentivement. Il prétend qu'ensuite, les Berbères se seraient mélangés aux Mèdes et aux Perses, populations qui auraient atteint l'Afrique du Nord en étant dirigés par le Demi Dieu Hercule en personne. Une partie de son argumentation se fonde sur des considérations étymologiques hasardeuses. Dans l'histoire qu'il prête au Berbères, on trouve de nombreuses affabulations. Cependant, quoi que l'on puisse en penser, l'illustre historien montre qu'il a rassemblé toutes les connaissances de son temps sur le sujet. D'ailleurs ses récits des histoires de Jugurtha et de Catilina, d'une rigueur remarquable, restent des références.

Plutarque reprend la thèse de Salluste, en plus embrouillée, puisqu'il y ajoute les Olbiens et les Mycéniens à la conquête de l'Afrique du Nord, toujours avec comme guide Hercule.

En fait chez les historiens antiques, on ne trouve aucune méthodologie sérieuse. On ne peut donc pas leur reprocher de s'être trompés. Hérodote, Salluste comme Plutarque sont considérés comme de très grands intellectuels et érudits de l'Antiquité. Il ne faut donc pas s'étonner que les Berbères eux mêmes se revendiqueront souvent de leurs oeuvres, et accréditer ont leurs idées.

Les origines Moyens orientales

Les Berbères seraient-ils venus de l'est de l'Afrique ? C'est ce que soutient Procope, un autre historien Romain, du sixième siècle de l'ère Chrétienne. Il affirme qu'ils sont d'origine Cananéenne, la conquête de cette région par Josué ayant entraînée une migration vers l'Ouest de nombreuses populations. Celles-ci, arrivées en Égypte, auraient été refoulées en Libye, et auraient ensuite peuplé le Maghreb. Il s'appuie sur des faits historiques qui ne sont en réalité que des légendes sans fondement. A la faveur de la conquête musulmane, les historiens arabes développent cette idée, et établissent des généalogies des Rois Berbères remontant très loin dans le passé. Ainsi, pour l'historien Al Bekri, Goliath ayant été vaincu par le Roi David, ses fils furent chassés de Palestine et refoulés vers la Libye par les Égyptiens. Ils auraient donné naissance aux Berbères. Ibn Khaldoun, auteur d'une volumineuse histoire des Berbères, montre l'incohérence de l'argumentation d'Al Bekri, et leur donne comme ancêtre Canaan, fils de Cham, lui même fils du patriarche Noé. Ainsi, avant l'Islamisation, les Berbères auraient été les prédécesseurs des Musulmans, et auraient une origine commune. On le voit, il s'agit clairement d'une vision plus que tendancieuse de l'histoire. Ces origines fabuleuses ont été pourtant parfois repris par certains historiens modernes. La linguistique a montré qu'il ne pouvait en rien en être ainsi, les langues berbères ne dérivant pas du fond sémitique commun aux langues juives et arabes, comme certains l'ont cru à tort.

Les origines Européennes

Après la prise d'Alger en 1830, les français commencèrent à conquérir le sud de l'Algérie et découvrirent des dolmens dans la région de Béni-Messous. On cru d'abord à des ruines carthaginoises élevées par des mercenaires gaulois. Ensuite, on s'aperçut qu'ils avaient étaient édifiés par les autochtones. En 1863, s'appuyant sur cette découverte, l'historien A. Bertrand soutient que les Berbères sont en fait des Celtiques. Il croit pouvoir étayer son argumentation puisque, toujours selon lui, une proportion importante de la population Berbère présente un teint clair. On remarquera ici le côté idéologique de cette vision de l'histoire : une origine commune des Français et des Berbères légitime la colonisation. Quand à la peau claire de certains berbères, c'est simplement oublier que les Romains, les Byzantins, les vandales venu des territoires germains ont occupés longtemps le pays, et ce sont mêles à la population. De plus, même si nous sommes très réticent au concept de race - la génétique ayant démontrée qu'il s'agit d'un concept suranné - les populations du Maghreb et de tout le pourtour méditerranéen sont des blancs. Il n'y a donc là aucune preuve de leur origine européenne. A partir de là, les Berbères se voient attribués toutes sortes d'origines, plus fantaisistes les unes que les autres. On y voit des descendant des Grecs, des Gaulois, des Gaéliques, voir du vieux peuple Indo-européens. Berbères et Européens auraient ainsi eu en commun comme ancêtres les peuples d'Inde... Une foule d'auteurs se sont appuyés sur une myriade de pseudo-analyses linguistiques dont aucune ne résiste à une critique un tant soit peu sérieuse.

Les origines Fantaisistes

Il serait ici trop long d'évoquer toutes les autres hypothèse concernant l'origine des Berbères. Mèdes, Perses, Syriens, Égyptiens, Indiens, Yéménites, Basques, Peuple venu de l'Europe Centrale, pratiquement tout y passe. Certains auteurs ont même vu en eux des descendant des survivants de l'Atlantide, continent disparu qui, selon Platon, se serait englouti en des temps lointains dans l'Océan Atlantique ! Il ne manque que les extra-terrestres dans ce tableau pour le moins pittoresque. Un historien ironisera même sur ce point, faisant valoir qu'il est plus simple de savoir quels sont les peuples à l'origine des Berbères que ceux qui ne le sont pas. Toutes ces hypothèses farfelues montrent qu'avant les recherches modernes, nous ne savions que très peu de chose sur l'origine des Berbères.

Les résultats de la Préhistoire et de l'Anthropologie

Les travaux des préhistoriens modernes et les progrès considérables de l'ethnologie ont récemment donné une réponse définitive. En fait, il est maintenant établie que que les Berbères sont tout simplement originaire... de Berbèrie. Certes, il est admis à peu près unanimement que la naissance de l'humanité a eu lieu en Afrique centrale. Comme tous les humains, les Berbères en proviennent, évidemment. Cependant, les recherches paléontologiques montrent que le peuplement du Maghreb est très ancien. Dès le paléolithique supérieur, cette région est habitée par les hommes de Mechta à partir de -10 000 avant J-c. Encore proche des Cro-Magnon, leurs restes les plus anciens ont été retrouvés à Mechta El Arbi, localité proche de Constantine. Ils peuplent ensuite tout le Maghreb. Il sont supplantés progressivement par les Capsiens (à partir de -8 000 avant J-c), dont les traces les plus anciennes ont été retrouvés en Tunisie, et qui datent de huit mille ans avant Jésus Christ. Les Capsiens sont des Homo Sapiens. Ils sont les véritables ancêtres de toutes les civilisations méditerranéennes, même si, minoritairement, les hommes de Mechta continuent d'exister, mêlés à la population, pendant plusieurs milliers d'années, jusqu'à l'antiquité romaine. Ainsi, dans des nécropoles des premiers siècles après Jésus Christ, près de dix pour cent des squelettes retrouvés sont encore de morphologie Mechtoïde. Il est donc maintenant certains que l'Homo Sapiens s'installe au Maghreb soit à la même époque qu'en Europe, soit, et c'est l'hypothèse la plus probable, au moins plusieurs centaines d'années auparavant. Il est même possible qu'ils soient à l'origine des peuples européens, en Espagne, en France et en Italie, puisque la Mer Méditerranée n'était pas un obstacle insurmontable pour les hommes de cette époque. Cette hypothèse reste toutefois controversée : il est en effet tout à fait possible que le peuplement de l'Europe se soit fait à la fois par le Sud (les Capsiens) mais aussi par l'Est (les Indo-européens), dont on sait que le peuplement est également très ancien. Les Capsiens se montrent, dès le paléolithique, très habiles à la confection d'objets - haches, burins, pressoirs - qui témoigne d'une civilisation déjà très avancée. Mais surtout, ils laissent un art remarquable, sous forme de gravures rupestres, dont les motifs annoncent l'art berbère. Ils descendent ensuite vers le sud, et atteignent le Sahara. Là, ils rencontrent les hommes de race noire, comme en attestent les peintures murales qu'ils nous ont laissé .Leur civilisation dura sans doute six mille ans, puisque l'on pense qu'elle fut supplanté vers - 2000 avant J-c par la première civilisation Berbères, qui en est selon toute vraisemblance issue. Au Néolithique, les principaux éléments fondateurs de la culture Berbère sont déjà en en place. Langue, Art, Religion, Rites Funéraires, cette civilisation se montre d'une richesse culturelle remarquable. Le Néolithique est d'ailleurs une véritable révolution. Outre la naissance de l'agriculture et de l'élevage, on sait que dès cette époque des échanges se développent entre les populations d'Europe et d'Afrique. Il est donc clairement établi que les Berbères peuplent le Maghreb depuis environ dix mille ans. Cette ancienneté fait que leur civilisation est l'un des plus anciennes connues. A ce titre, ils méritent le titre d'autochtone du Maghreb.

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24 mars 2009

LA CHRONOLOGIE DE L'HISTOIRE AMAZIGH

Préhistoire et Protohistoire ************************************** 10000 avant J.C. : Développement de la civilisation Ibéro-maurusienne en Afrique du Nord. 7000-5000 avant J.C. : Civilisation capsienne. Apparition des proto-méditérranéens, ancêtres des Berbères. 6000-2000 avant J.C. : Civilisation néolithique en Afrique du Nord et au Sahara. 3300 avant J.C. : Mention sur les documents égyptiens de la bataille entre les armés de pharaon et les libyens (tehenou). Début du 13ème s. avant J.C. : Ramsès II enrôle des Libyens pour combattre les Hittites. Vers 1189 avant J.C. : Ramsès II installe des Libyens près de Memphis: domination libyenne sur la moyenne Égypte. 1000 avant J.C. : Implantation phénicienne sur les côtes de l'Afrique du Nord. Les débuts de l'histoire Vers 950 avant J.C. : Un libyen, Shashonq Ier, fonde la 22ème dynastie égyptienne. Vers 814 avant J.C. : Fondation de la ville de Carthage. 5ème-4ème s. avant J.C. : Formation des Royaumes berbère: Royaume de Maurétanie à l'ouest, Royaume des Massaessyles et des Massyles au centre et à l'est. Expansion carthaginaoise en Afrique. Vers 331 avant J.C. : Expédition d'Agathocle. Ailymas roi des Lybiens. 269-268 avant J.C. : Occupation de Messine par les Carthaginois. Début de la première guerre punique. 239-237 avant J.C. : Les Libyens conduits par Matho, se révoltent contre les Carthaginois et occupent Tunis, Utique et Bizerte. Les royaumes berbères ******************************** 220 avant J.C. : Syphax, roi des Numides Massaessyles. 218 avant J.C. : Deuxième guerre punique. Hannibal franchit les Alpes et occupe la vallée du Pô. 204 avant J.C. : Le général romain P. Cornelius Scipion (Scipion l'Africain) s'allie avec Massinissa contre les troupes coalisées de Syphax et de Carthage 203 avant J.C. : Défaite de Syphax. Massinissa annexe Cirta et en fait sa capitale 174-150 avant J.C. : Massinissa reprend progressivement les villes et les territoires sous dominations carthaginoise. 150 avant J.C. : Guerre punico-numide. Les Carthaginois sont écrasé à Zama. 148 avant J.C. : Mort de Massinissa. Partage du Royaume Massyle entre ses fils. 146 avant J.C. : Destruction de Carthage. Début de l'occupation romaine en Afrique du Nord (création de la province d'Afrique). 134 avant J.C. : Jugurtha, neveu de Micipsa, se distingue au siège de Numance, en Espagne. 118 avant J.C. : Mort du roi Micipsa. Jugurtha est associé aux affaires du royaume. 116 avant J.C. : Jugurtha chasse ses cohéritiers et unifie la Numidie. Arbitrage de Rome qui partage le pays. 112-104 avant J.C. : Guerre contre les Romains. Après une longue résistance Jugurtha est livré par son beau-père Bocchus, le roi de Maurétanie. Début du Ier s. avant J.C. : Règne des rois vassaux. La colonisation romaine et la résistence berbère : ******************************************************************** Vers 82 avant J.C. : Hiarbas unifie la Numidie. Il est destitué par les Romains. 46 avant J.C. : Défaite de Juba Ier, annexion de Rome: création de la province romaine d'Africa Nova. 25 avant J.C. : Avènement de Juba II en Maurétanie. 17-24 après J.C. : Révolte de Takfarinas 42 : Annexion des Maurétanies: création des provinces romaines de Maurétanie Tingitane (ouest) et de Maurétanie Césarienne (centre). 45 : Insurrection des Maures et des numides. 85-86 : Soulèvement en Maurétanie et dans la Grande Syrte. Vers 100 : Début du christianisme. 118 : Insurrection en Maurétanie. 202 : Septime Sévère interdit le culte chrétien. Persécution religieuse en Afrique. 244: Révolte d'Arabion. 298-99 : Insurrection en Numidie et en Maurétanie. Vers 305 : Débuts du donatisme. 313 : Édit de Constantin mettant fin aux persécutions contre les chrétiens. Triomphe du catholicisme. Développement du donatisme. Vers 340 : Révolte des circoncillions. 347 : Alliance des Donatistes et des circoncillions contre le pouvoir romain. Les Vandales: ****************** Vers 431 : Invasion vandale. 439 : Prise de Carthage par les Vandales. 480-483 : Révoltes berbères. Des villes et des territoires sous domination vandale sont libérés. Début du 6ème s. : Dynastie berbère des Djeddars dans la région de Tiaret. 533 : Chute des Vandales; domination byzantine. Constitution de royaumes berbères indépendants. La reconquête byzantine 535 : Persécutions religieuses. Le catholicisme est imposé comme religion d'État. 540 : Révolte d'Iabdas dans les Aurès. 597 : Insurrections berbères contre les Byzantins. La ville de Carthage est assiégée. Vers 631 : Troubles religieux en Afrique du Nord. Hérésie monothéliste. Début de la conquête arabe et résistence des Berbères : ****************************************************************************** 642 : Raid de reconnaissance arabe en Afrique du Nord. U'qba Ibn Nafi' pille la province d'Africa. 643 : Les arabes prennent Barqa et le Fezzan 647 : Défaite de l'armée byzantine devant les Musulmans à Sbéitla. Occupation de la Tripolitaine. 663 : Campagne de Mu'awiya Ibn Khadidj en Ifriqya. 670 : Fondation par U'qba Ibn Nafi' de la ville de Kairouan. Résistance de Koceïla. 674 : Abu Al Muhajir Dinâr gouverneur d'Ifriqya. Raid contre le Maghreb central. 675 : Conversion et soumission de Koceïla. 682 : Retour de U'qba et chevauchée à travers l'Afrique du Nord. Le conquérant arabe maltraite et humilie Koceïla qui se révolte de nouveau. 683 : Mort de U'qba à Tehuda (région de Biskra). Koceïla s'empare de Kairouan. 688 : Contre-offensive arabe. Mort de Koceïla. 696-700 : Résistance de la Kahina dans les Aurès. Campagnes de Hassan Ibn Al Na'man. 701 : Mort de la Kahina. Fin de la révolte des Aurès et islamisation des Berbères. L'islamisation et les hérésies berbères : ****************************************************** 707 : Campagnes de Musa Ibn Nusayr au Maghreb central et occidental. 711 : Conquête de l'Espagne par Tariq Ibn Zyad. 740 : Développement de la doctrine Kharédjite au Maghreb. Début du Ibadisme. 744 : Constitution dans la province de Tamesna (côte atlantique du Maroc) de la confédération des Berghwata. 748 : Règne de Salih, prophète et fondateur de la religion Berghwata. 658 : Prise de Kairouan par les Ibadites. 760 : Chute de l'imamat ibadite de Tripoli. 765 : Fondation par Ibn Rostam de Tahert (Tiaret) capitale d la dynastie rostémide. 768 : Révolte ibadite en Ifriqya et répression arabe. Émigration des Ibadites vers Tahert. 776 : Tahert devient la capitale des Ibadites. Ibn Rostam imam des Ibadites. Royaumes arabes et berbères 789 : Dynastie Idrisside au Maroc. Fin du 8ème s. : Unification des tribus berbères ibadites. L'État rostémide s'étend jusqu'à Ouargla. 800 : Dynastie aghlabide en Tunisie. 807 : Fondation de la ville de Fès. 827 : Fondation de la ville de Fès. 827 : Conquête de la Sicile par les aghlabides. 842 : Début du règne de Yunus qui rend publiques les doctrines hérétiques des Berghwata. 842 : Début du règne de Yunus qui rend publiques les doctrines hérétiques des Berghwata. 842 : Conquête de Malte par les Aghlabids. 878 : Prise de Syracuse par les Aghlabides. 881-888 : Révoltes des tribus berbères du Zab contre les gouverneurs arabes d'Ifriqya. Début de la décadence de la dynastie rostémides. 896 : Victoire des Aghlabides sur les Berbères Nefusa de Libye, principal soutien des Rostémides. 903 : Fondation de la ville d'Oran. 909 : Fin de la dynastie aghlabide et chute de l'État rostémide. Les Ibadites de Tiaret cherchent refuge à Sedrata. Imamat Ibadite à Djebel Nefusa. 910 : Les Fatimides en Afrique du Nord. Obeïd Allah El Mehdi, proclamé calife, tente de convertir les Berbères au chi'isme. 911 : Révoltes berbères contre les Fatimides. 927 : Fondation de la ville de M'sila. 936 : Fondation de la ville d'Achir, capitale de la dynastie ziride. 960 : Buluggin Ibn Ziri fonde les villes d'Alger, Miliana et Médéa. 972 : Les Fatimides quittent l'Afrique du Nord pour l'Égypte. Leurs territoires sont incorporés dans le royaume ziride. 979-989 : Extension du royaume ziride. Buluggin combat les Berghwata et conquiert des territoires au Maroc (prise de Fès et de Sijilmasa). 985 : Fin de la dynastie idrisside. 1014 : Début de la dynastie Hammadite. 1036 : Pèlerinage de Yahia Ibn Ibrahim, premier prédicateur des Almoravides. 1036 : Pèlerinage de Yahia Ibn Ibrahim, premier prédicateur des Almoravides. 1050 : Invasion Hilalienne. Les grands empires berbères : Les Almoravides: **************************************************************** 1056-57 : Occupation de l'oued Drâ et de Sijilmasa par les Almoravides. 1059 : Fin du royaume hérétique des Berghwata. Fondation de Tunis 1062 : Fondation de Marrakech. 1068 : Fondation de Bédjaïa. 1070 : Les Almoravides occupent Fès. 1077-78 : Prise de Tanger. Les Almoravides battent l'empire du Ghana et contrôlent les routes de l'or. Naissance d'Ibn Tumert, Mehdi des Almohades. Bédjaïa, capital du royaume hammadite. 1079-80 : Les Almoravides fondent Taghrart, sur le site de la future Tlemcen. 1087 : Début du règne d'Al Mançur le Hammadite : Bédjaïa, ville de l'art et de la culture. 1090-91 : Conquêtes almoravides en Espagne. 1094 : Naissance de Abd Mu'min à Tadjra (Nedroma) 1097 : Conquête de l'Andalousie par les Almoravides. Fin des "Moulouk Tawa'if" (régime des principautés). 1106 : Mort de Yusef Ibn Tachfin Les grands empires berbères : Les Almohades: *************************************************************** 1116-17 : Apparition de Ibn Tumert. 1121 : Ibn Tumert, proclamé Mehdi des Almohades, combat les Almoravides. 1129 : Les Almohades assiègent Marrakech. 1130 : Mort d'Ibn Tumert. Abd Al Mu'min, Mehdi des Almohades. 1139-1149 : Conquête du Royaume Almoravides par les Almohades. 1147-1150 : Campagnes almohades en Espagne. 1152 : Prise de Bédjaïa par les Almohades. 1156 : Chute du royaume hammadite. 1159 : Conquête de l'Ifriqya.n Les Almohades unissent le Maghreb. 1163 : Mort de Abd Al Mu'min. Son fils Abu Ya'qub Yusef est proclamé Emir. De nouveau les royaumes berbères : Les Hafçides, Abdelwadides, Mérinides: ********************************************************************************************************** 1229 : Fondation de la dynastie hafçide (capitale Tunis). 1235 : Dynastie Abdelwadide à Tlemcen, puis au Maghreb central. 1248 : Dynastie mérénide au Maghreb occidental, avec pour capitale Fès. Chute de séville. Recule des Almoravides qui perdent le contrôle des routes sahariennes. 1269 : Chute de l'empire Almohade. 1270 : Expédition de croisés contre Tunis. 1284 : Constitution à Bédjaïa d'un éphémère royaume hafçide, rival de celui de Tunis. 1290-1330 : Les Mérinides assiègent Tlemcen. 1337 : Première occupation de Tlemcen par les Mérinides. 1351 : Deuxième occupation de Tlemcen. 1374 : Partition du royaume mérénides en royaume de Fès et en royaume de Marrakech. 1359 : Résurgence des Zianides de Tlemcen. 1370 : Prise de Tlemcen par les Mérinides. 1415 : Les Portugais s'emparent de Ceuta, puis de Tanger (1471) Massat (1488), Safi et Agadir (1508), Azemmour (1513), Mazagan (1514). 1424 : Tutelle hafçide sur Tlemcen. 1494 : Chute de la dynastie hafçide. 1497 : Début de la guerre sainte des Saâdiens du Maroc. La période ottomane: ***************************** 1514 : Le Turc Aroudj reprend aux Espagnols Djidjel, puis Alger (1515). 1517 : Première occupation de Tlemcen par les Turcs. 1518 : Mort de Aroudj près de oued el Mellah. Alger est rattachée à la Turquie. 1519 : Défaite de Charles Quint devant Alger. 1541 : Les Saâdiens reprennent Agadir. 1551 : La Libye est acquise par Solimane le Magnifique. 1554 : Les Turcs s'emparent définitivement de Tlemcen. Chute de la dynastie zianide. Triomphe des Saâdiens au Maroc. 1574 : Prise de Tunis par les Turcs. 1578 : Le Royaume de Marrakech s'intègre dans l'Empire Ottoman. 1587 : Début du règne des Pachas. 1590 : Régime des Deys en Tunisie. 1609 : Afflux des Andalous au Maghreb. 1610 : Raides Anglais, des Hollandais et des Espagnols sur Djidjel. 1631 : Dynastie alaouite au Tafilalet puis sur le reste du Maroc. 1681 : Reprise progressive par les Alaouites des places encore occupées par les Européens : Mehdia (1681), Tanger (1684), Larache (1689). 1718 : Décadence de la dynastie alaouite. 1822 : Début de la pénétration européenne. La colonisation européenne et la lutte pour l'indépendance : ************************************************************************************ 1830 : Prise d'Alger par les Français. 1834-1847 : État algérien de l'Emir Abdelkader. Résistance à la conquête française. 1835 : Mouvement sénoussite en Libye. 1857 : Conquête de la Kabylie. 1858-1860 : Insurrection en Kabylie. 1859 : Insurrection des Aurès. 1860 : Insurrection du Hodna. 1864-1865 : Insurrection des Ouled Sidi Chikh. 1871 : Insurrection d'El Mokrani. 1876 : Soulèvement d'El Amri. 1881 : Protectorat français en Tunisie. 1881-1883 : Insurrection de Bouamama dans le Sud Oranais. 1912 : Protectorat français au Maroc. L'Espagne exerce une influence sur une zone au nord (Rif) et au sud (Tarfaya et Ifni). Protectorat italien en Libye. 1921-1926 : Révolte d'Abd el Krim au Maroc. 1930 : Dahir Berbère au Maroc. 1940 : Développement du nationalisme algérien. 1945 : Répression des aspirations indépendantistes en Algérie (45.000 morts à Sétif, Guelma et Kherrata). 1951 : Indépendance de la Libye. 1955 : Indépendance du Maroc. 1956 : Indépendance de la Tunisie. 1962 : Indépendance de l'Algérie. Sce: : Guide de la culture et de la langue berbères > M.A. Haddadou
23 mars 2009

Imazighen dans le monde

« Je ne suis pas de ceux qui dénient, qui renient La bonté dans les mœurs de nos ancêtres. Mais l’homme de progrès est celui qui œuvre A trancher les jougs qui humilient notre dignité... » Matoub lounes

Imazighen forment un groupe de peuples dont on retrouve les traces, à diverses époques, depuis l’Égypte jusqu’à l’Atlantique et du Niger à la Méditerranée.

Aussi loin qu’on remonte dans le passé, l’Afrique du Nord est occupée par imazighen, connus des historiens grecs et latins sous des noms divers : Garamantes du Sahara, Maures et Sanhadjas implantés dans la zone intermédiaire Algérie-Mali-Maroc, Numides et Gétules de Tunisie et d’Algérie, Nasamons et Psyles de Lybie, ...etc.

Des Phéniciens aux Romains

Jusqu’à l’époque romaine, ces peuples, apparentés au moins par la langue, persévéraient dans une civilisation néolithique. Pasteurs, agriculteurs, ils vivaient divisés en tribus ; la division restera un fait constant et essentiel de l’histoire amazigh.A la variété originelle du peuplement, se sont superposées, au fil de l’histoire, les influences de plusieurs civi
lisations.Le Maroc que le seul détroit de Gibraltar sépare de l’Europe, fut au moins dès le IIIème millénaire en relation avec l’Espagne.

Dès la fin du IIème millénaire av. J.-C. , Imazighen entrèrent en relation commerciales intermitentes avec les Phéniciens qui fondèrent ,vers 1100 av. J.-C., sur la côte atlantique le comptoir de Lixus (auj. Tchemmich), puis plus près du détroit, ceux de Tingis (Tanger) et d’Abyle. Imazighen subirent ensuite l’influence de Carthage qui fonda des comptoirs sur la côte méditerranéenne. Ainsi les carthaginois, qui ont commercé plusieurs siècles avec les Berbères, leur ont apporté non seulement l’or, la vigne et certaines méthodes agricoles, mais aussi de nouveaux rites religieux.

Au IIIème s. av. J.-C., sur le peuple des Massyles établis entre Constantine et l’actuelle frontière tunisienne, régnait le premier roi amazigh connu Masinissa qui avec l’alliance des Romains, fonda le royaume de Numidie. En échange Massinissa apporta son aide à Scipion l’Africain contre Carthage.A la chute de Carthage, en 146 avant J.-C., les romains se sont imposés militairement dans tout le Maghreb ; mais leur pénétration , limitée de surcroît à la partie nord n’a sûrement pas eu la même portée que la précédente.

Imazighen et l’Antiquité Romaine :

La province romaine d’Afrique se limitait à l’origine au territoire carthaginois annexé par Rome et borné à l’ouest par la "Fossa regia" qui, partant de Tabarka , se dirigeant vers le sud est pour atteindre la côte au sud de la ville actuelle de Sfax. A l’ouest de cette Afrique romaine, s’étendait , au IIème s. av. J.-C., le royaume de Numidie contre lequel Rome dut mener une dure guerre au temps de Jugurtha (113/105 av. J.-C.), un autre grand-chef berbère, petit fils de Massinissa. Une partie du royaume de Numidie, après la défaite de Jugurtha, fut donné par Rome au roi de Mauritanie Bocchus qui livra Jugurtha aux Romains.

A l’époque des guerres civiles, le roi numide Juba Ier fut entraîné dans l’alliance avec les pompéiens contre César.Ce dernier, après avoir vaincu les pompéiens à Thapsus (46 av. J.-C.), modifia l’organisation de l’Afrique romaine en créant à l’ouest de la "Fossa regia" , avec l’ancien royaume de Numidie annexé, une "Africa nova". Les deux provinces d’ "Africa vetus" et d’ "Africa nova" d’abord confié à Lépide, passèrent en 36 av. J.-C. à Auguste, qui annexa le reste de la Numidie (25 av. J.-C.) et dédommagea le fils de Juba Ier, Juba II, amazigh romanisé, savant, collectionneur d’objets d’art, en lui donnant la Mauritanie. Mais celle-ci fut à son tour incorporée à l’Empire en 40 apr. J.-C. dans le but d’essayer d’étendre la domination romaine à tout le Maghreb, les Berbères se soulevèrent, obligeant finalement les Romains à se cantonner dans la partie septentrionale du Maroc actuel, où ils établirent les colonies de Tingis, Zilis, Lixus et Volubilis ; la civilisation amazigh se perpétuant dans les montagnes.

Dès le milieu du IIIème s., l’autorité romaine fut gravement menacée par l’agitation des tribus amazigh, et, en 285, Dioclétien dut ramener le "limes" romain en cette région à l’oued Loukkos, ce qui réduisait en fait la Mauritanie Tingitane à la région de Tanger, qui fut rattachée administrativement à la province espagnole de Bétique. Malgré les incessants soulèvements des tribus amazigh, les romains surent donner au maghreb un remarquable essor économique, construisirent les villes de Volubilis , Tipasa, Timgad, Lambèse, Cherchell,...etc et pratiquèrent une politique d’assimilation qui ne réussit pourtant pas à faire disparaître l’originalité berbère.

Les vandales qui envahirent et ruinèrent le maghreb au Vème siècle ne parvinrent pas plus à soumettre lmazighen. Le maghreb reconquis par Bélissaire (entré à Carthage après sa victoire sur Gélimer à Tricamarum en 533), resta sous l’autorité nominale de l’empire d’Orient pendant plus d’un siècle.Mais la domination byzantine se fit rapidement détester par les excès de sa fiscalité, et l’ afrique du Nord tomba dans l’anarchie au VIIème s.

Imazighen au temps des conquêtes arabes :

A la conquête arabe, qui commença en 647, à cette date les fidèles de Mahomet sont en Tunisie. Les arabes furent au début peu nombreux : au VIIème s., 5 000 à 10 000 combattants de Sidi Okba Ben Nafi, le premier conquérant, puis les 100 000 à 200 000 membres des tribus de Beni Hilal et Beni Soleim, qui au XIème s. achevèrent de convertir le Maghreb. Imazighen opposèrent une longue résistance, incarnée par le chef de l’Aurès, Koçaila, puis par une femme, la Kahina, que certains historiens ont pu surnommer la Jeanne d’Arc amazigh (vers 695). Sans doute lmazighen devaient-ils, au cours du VIIIème s., se convertir massivement à l’islam : en 711 un groupe de Berbères fraichement convertis passent sous les ordres de Tariq le détroit de Gibraltar. Mais leur résistance continua de s’exprimer par leur adhésion à l’hérésie kharidjite , ce qui déclencha en 740, une nouvelle révolte. Les Arabes ne parvinrent à rétablir la situation qu’à partir de 761. Renonçant alors à la politique d’exactions des débuts de la conquête, ils laissèrent s’épanouir le particularisme berbère dans les royaumes des Idrissides , des Aghlabides et de Tahert . Cependant l’entente ne devait pas durer longtemps entre Arabes et Berbères : à la fin du IXème s. , ceux-ci se rallièrent à une nouvelle hérésie religieuse, le chiisme, très différente du kharidjisme, mais qui leur permettait d’exprimer leur soif d’indépendance. Cependant, après le départ des Fatimides pour Le Caire et les ravages de l’invasion hilalienne, c’est au nom du sunnisme orthodoxe que la réaction des Berbères s’exprima, au XIème s., avec les Almoravides , puis avec les Almohades . Ces derniers réalisèrent - fait unique dans l’histoire - l’unité du Maghreb, mais, au XIIIème s., l’Empire almohade commença à se fractionner pour donner naissance à de nouvelles dynasties amazigh, les Mérinides de Fès, les Abdelwadides de Tlemcen, les Hafsides de Tunis.

Tout en opposant aux envahisseurs successifs des résistances farouches, lmazighen seront rarement capables de former des Etats organisés : ils se latiniseront, avant de s’islamiser, mais en affirmant leur particularité à travers des civilisations d’emprunt.

Imazighen dans le monde d’aujourd'hui.
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On ne peut après ce que l’on vient de lire nier l’existence d’une certaine authenticité amazigh : il existe au Maghreb un particularisme amazigh comme il existe en France un particularisme corse ou breton. Dans trois des Etats d’Afrique du Nord, les amazighophones sont minoritaires  : en Libye où ils ne survivent que dans le djebel Nafoussa, en Tunisie où ils peuplent une douzaine de villages épars à Djerba  et autour des Matmata, en Mauritanie où subsistent 2 ou 3 tribus dans la région de Nouakchott. 


Au maroc ils représentent env. 65 % de la population marocaine où ils sont essentiellement concentrés dans le Rif, l’Atlas, le Sous. En Algérie ils sont assez fortement implantés en Kabylie, dans l’Aurès avec les villages chaouias, les cités du Mzab et les tribus touaregs de l’extrême Sud sont des amazigh métissés de Noirs. L’affirmation culturelle amazigh date surtout de la constitution des États indépendants du Maghreb. Les nouveaux pouvoirs ont cherché plutôt à réaliser l’unité nationale qu’à aider les aspirations régionalistes. Leur adhésion à la Ligue arabe, leur politique d’arabisation fondée sur une scolarisation intensive ont suscité un sursaut amazigh. Celui-ci s’est manifesté, en 1976, lors du projet algérien de charte nationale qui ignorait volontairement l’identité amazigh. Tizi-Ouzou fut le siège de plusieurs manifestations violentes depuis 1980.Les Amazighophones ne se satisfaisaient pas du seul département "Cultures et dialectes populaires" de l’université d’Alger et nombreux étaient ceux qui réclamaient l’introduction d'amazigh à l’école. Mais la revendication culturelle amazigh ne semble pas faire barrière à la notion politique et économique du "grand Maghreb".
Sce:amazighforumactif

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