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amzruy  imazighen
23 mars 2009

Imazighen dans le monde

« Je ne suis pas de ceux qui dénient, qui renient La bonté dans les mœurs de nos ancêtres. Mais l’homme de progrès est celui qui œuvre A trancher les jougs qui humilient notre dignité... » Matoub lounes

Imazighen forment un groupe de peuples dont on retrouve les traces, à diverses époques, depuis l’Égypte jusqu’à l’Atlantique et du Niger à la Méditerranée.

Aussi loin qu’on remonte dans le passé, l’Afrique du Nord est occupée par imazighen, connus des historiens grecs et latins sous des noms divers : Garamantes du Sahara, Maures et Sanhadjas implantés dans la zone intermédiaire Algérie-Mali-Maroc, Numides et Gétules de Tunisie et d’Algérie, Nasamons et Psyles de Lybie, ...etc.

Des Phéniciens aux Romains

Jusqu’à l’époque romaine, ces peuples, apparentés au moins par la langue, persévéraient dans une civilisation néolithique. Pasteurs, agriculteurs, ils vivaient divisés en tribus ; la division restera un fait constant et essentiel de l’histoire amazigh.A la variété originelle du peuplement, se sont superposées, au fil de l’histoire, les influences de plusieurs civi
lisations.Le Maroc que le seul détroit de Gibraltar sépare de l’Europe, fut au moins dès le IIIème millénaire en relation avec l’Espagne.

Dès la fin du IIème millénaire av. J.-C. , Imazighen entrèrent en relation commerciales intermitentes avec les Phéniciens qui fondèrent ,vers 1100 av. J.-C., sur la côte atlantique le comptoir de Lixus (auj. Tchemmich), puis plus près du détroit, ceux de Tingis (Tanger) et d’Abyle. Imazighen subirent ensuite l’influence de Carthage qui fonda des comptoirs sur la côte méditerranéenne. Ainsi les carthaginois, qui ont commercé plusieurs siècles avec les Berbères, leur ont apporté non seulement l’or, la vigne et certaines méthodes agricoles, mais aussi de nouveaux rites religieux.

Au IIIème s. av. J.-C., sur le peuple des Massyles établis entre Constantine et l’actuelle frontière tunisienne, régnait le premier roi amazigh connu Masinissa qui avec l’alliance des Romains, fonda le royaume de Numidie. En échange Massinissa apporta son aide à Scipion l’Africain contre Carthage.A la chute de Carthage, en 146 avant J.-C., les romains se sont imposés militairement dans tout le Maghreb ; mais leur pénétration , limitée de surcroît à la partie nord n’a sûrement pas eu la même portée que la précédente.

Imazighen et l’Antiquité Romaine :

La province romaine d’Afrique se limitait à l’origine au territoire carthaginois annexé par Rome et borné à l’ouest par la "Fossa regia" qui, partant de Tabarka , se dirigeant vers le sud est pour atteindre la côte au sud de la ville actuelle de Sfax. A l’ouest de cette Afrique romaine, s’étendait , au IIème s. av. J.-C., le royaume de Numidie contre lequel Rome dut mener une dure guerre au temps de Jugurtha (113/105 av. J.-C.), un autre grand-chef berbère, petit fils de Massinissa. Une partie du royaume de Numidie, après la défaite de Jugurtha, fut donné par Rome au roi de Mauritanie Bocchus qui livra Jugurtha aux Romains.

A l’époque des guerres civiles, le roi numide Juba Ier fut entraîné dans l’alliance avec les pompéiens contre César.Ce dernier, après avoir vaincu les pompéiens à Thapsus (46 av. J.-C.), modifia l’organisation de l’Afrique romaine en créant à l’ouest de la "Fossa regia" , avec l’ancien royaume de Numidie annexé, une "Africa nova". Les deux provinces d’ "Africa vetus" et d’ "Africa nova" d’abord confié à Lépide, passèrent en 36 av. J.-C. à Auguste, qui annexa le reste de la Numidie (25 av. J.-C.) et dédommagea le fils de Juba Ier, Juba II, amazigh romanisé, savant, collectionneur d’objets d’art, en lui donnant la Mauritanie. Mais celle-ci fut à son tour incorporée à l’Empire en 40 apr. J.-C. dans le but d’essayer d’étendre la domination romaine à tout le Maghreb, les Berbères se soulevèrent, obligeant finalement les Romains à se cantonner dans la partie septentrionale du Maroc actuel, où ils établirent les colonies de Tingis, Zilis, Lixus et Volubilis ; la civilisation amazigh se perpétuant dans les montagnes.

Dès le milieu du IIIème s., l’autorité romaine fut gravement menacée par l’agitation des tribus amazigh, et, en 285, Dioclétien dut ramener le "limes" romain en cette région à l’oued Loukkos, ce qui réduisait en fait la Mauritanie Tingitane à la région de Tanger, qui fut rattachée administrativement à la province espagnole de Bétique. Malgré les incessants soulèvements des tribus amazigh, les romains surent donner au maghreb un remarquable essor économique, construisirent les villes de Volubilis , Tipasa, Timgad, Lambèse, Cherchell,...etc et pratiquèrent une politique d’assimilation qui ne réussit pourtant pas à faire disparaître l’originalité berbère.

Les vandales qui envahirent et ruinèrent le maghreb au Vème siècle ne parvinrent pas plus à soumettre lmazighen. Le maghreb reconquis par Bélissaire (entré à Carthage après sa victoire sur Gélimer à Tricamarum en 533), resta sous l’autorité nominale de l’empire d’Orient pendant plus d’un siècle.Mais la domination byzantine se fit rapidement détester par les excès de sa fiscalité, et l’ afrique du Nord tomba dans l’anarchie au VIIème s.

Imazighen au temps des conquêtes arabes :

A la conquête arabe, qui commença en 647, à cette date les fidèles de Mahomet sont en Tunisie. Les arabes furent au début peu nombreux : au VIIème s., 5 000 à 10 000 combattants de Sidi Okba Ben Nafi, le premier conquérant, puis les 100 000 à 200 000 membres des tribus de Beni Hilal et Beni Soleim, qui au XIème s. achevèrent de convertir le Maghreb. Imazighen opposèrent une longue résistance, incarnée par le chef de l’Aurès, Koçaila, puis par une femme, la Kahina, que certains historiens ont pu surnommer la Jeanne d’Arc amazigh (vers 695). Sans doute lmazighen devaient-ils, au cours du VIIIème s., se convertir massivement à l’islam : en 711 un groupe de Berbères fraichement convertis passent sous les ordres de Tariq le détroit de Gibraltar. Mais leur résistance continua de s’exprimer par leur adhésion à l’hérésie kharidjite , ce qui déclencha en 740, une nouvelle révolte. Les Arabes ne parvinrent à rétablir la situation qu’à partir de 761. Renonçant alors à la politique d’exactions des débuts de la conquête, ils laissèrent s’épanouir le particularisme berbère dans les royaumes des Idrissides , des Aghlabides et de Tahert . Cependant l’entente ne devait pas durer longtemps entre Arabes et Berbères : à la fin du IXème s. , ceux-ci se rallièrent à une nouvelle hérésie religieuse, le chiisme, très différente du kharidjisme, mais qui leur permettait d’exprimer leur soif d’indépendance. Cependant, après le départ des Fatimides pour Le Caire et les ravages de l’invasion hilalienne, c’est au nom du sunnisme orthodoxe que la réaction des Berbères s’exprima, au XIème s., avec les Almoravides , puis avec les Almohades . Ces derniers réalisèrent - fait unique dans l’histoire - l’unité du Maghreb, mais, au XIIIème s., l’Empire almohade commença à se fractionner pour donner naissance à de nouvelles dynasties amazigh, les Mérinides de Fès, les Abdelwadides de Tlemcen, les Hafsides de Tunis.

Tout en opposant aux envahisseurs successifs des résistances farouches, lmazighen seront rarement capables de former des Etats organisés : ils se latiniseront, avant de s’islamiser, mais en affirmant leur particularité à travers des civilisations d’emprunt.

Imazighen dans le monde d’aujourd'hui.
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On ne peut après ce que l’on vient de lire nier l’existence d’une certaine authenticité amazigh : il existe au Maghreb un particularisme amazigh comme il existe en France un particularisme corse ou breton. Dans trois des Etats d’Afrique du Nord, les amazighophones sont minoritaires  : en Libye où ils ne survivent que dans le djebel Nafoussa, en Tunisie où ils peuplent une douzaine de villages épars à Djerba  et autour des Matmata, en Mauritanie où subsistent 2 ou 3 tribus dans la région de Nouakchott. 


Au maroc ils représentent env. 65 % de la population marocaine où ils sont essentiellement concentrés dans le Rif, l’Atlas, le Sous. En Algérie ils sont assez fortement implantés en Kabylie, dans l’Aurès avec les villages chaouias, les cités du Mzab et les tribus touaregs de l’extrême Sud sont des amazigh métissés de Noirs. L’affirmation culturelle amazigh date surtout de la constitution des États indépendants du Maghreb. Les nouveaux pouvoirs ont cherché plutôt à réaliser l’unité nationale qu’à aider les aspirations régionalistes. Leur adhésion à la Ligue arabe, leur politique d’arabisation fondée sur une scolarisation intensive ont suscité un sursaut amazigh. Celui-ci s’est manifesté, en 1976, lors du projet algérien de charte nationale qui ignorait volontairement l’identité amazigh. Tizi-Ouzou fut le siège de plusieurs manifestations violentes depuis 1980.Les Amazighophones ne se satisfaisaient pas du seul département "Cultures et dialectes populaires" de l’université d’Alger et nombreux étaient ceux qui réclamaient l’introduction d'amazigh à l’école. Mais la revendication culturelle amazigh ne semble pas faire barrière à la notion politique et économique du "grand Maghreb".
Sce:amazighforumactif

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